2014
Clouds Taste Satanic nous viennent de New York avec une profonde envie de calmer vos oreilles fatiguées par des rythmes trop rapides (y compris par le mid-tempo). La proposition est de fabriquer les morceaux les plus lents qui soient et ils l’appliquent ici avec un “To Sleep Beyond The Earth” constitué d’un seul instrumentale pour 50 minutes d’écoute. Celui-ci est découpé en 2 morceaux suivant le format vinyl. On lorgne du côté de Sleep et son “Dopesmoker”. Avec des riffs simplissimes pataugeant dans une lourde lenteur, ils entendent bien réussir à nous transporter vers un état second.
Le premier morceau de la galette intitulé “To Sleep Beyond The Earth (Parts I & II)” s’étale donc sur presque 23 minutes. En 10 minutes, seulement deux boucles d’une intro sont posées. Lente, lancinante, sur-saturée, c’est ce qui caractérise cette première partie. La suite, qui peut être vue comme la seconde partie, nous entraîne dans plus de mélancolie. Les variations sont peu nombreuses et consistes souvent en l’ajout de quelques nappes sonores. Le thème reste basique mais se suit avec plaisir. Les 5 dernières minutes font monter la pression en douceur avec des variations plus présentes, une mélancolie encore plus insistante pour finalement revenir en arrière et boucler le morceau. Le tout toujours dans la plus grande lenteur bien évidement. Pour “To Sleep Beyond The Earth (Parts III & IV)” on est maintenant en terrain connu. Toute proportion gardée, les enchaînements et les riffs sont néanmoins plus rapides. Surtout, il y a ici plus de variété, moins de mélancolie pour peut-être plus de fatalisme. La seconde partie est aussi plus saccadée et agressive.
Le son reste homogène tout du long avec une saturation mise en avant pour une batterie lointaine appuyant la guitare souvent, s’autorisant des pauses parfois. La basse, quant à elle, semble volontairement sous mixée alors qu’elle aurait pu ajouter de la diversité. Le lead intervient par intermittence et sait ajouter une touche aérienne bienvenue pour sortir du marasme de saturation le temps d’une respiration.
Niveau format physique, vous pourrez vous le procurer au format vinyl gatefold 150 grammes dans un carton bien costaud avec une très belle coloration violet marbrée. Paradoxalement à son tempo, l’écoute de l’album passe donc vite et facilement et l’on ne se fait pas prier pour y retourner. Assurément l’état second est de mise après une dose pareille !
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