Enregistré en décembre dernier à Melbourne, Clutch a eu la bonne idée de rendre ce live, leur troisième, disponible sur leur site officiel moyennant la (modique) de 30$. Autant vous le dire de suite et ne pas laisser planer le mystère : cette double galette les vaut largement.
Le set commence par 4 morceaux de The Bakerton Group, version instrumentale et plus ‘bluesy’ de Clutch, dont le premier album vient d’être chroniqué dans ces mêmes pages. A l’écoute de ces “Bruce Bigsby” ou “Last Orbit”, on ne peut encore une fois que s’extasier devant l’alchimie qui règne entre Tim Sult, Dan Maines, Jean-Paul Gaster et Mick Schauer. Ca cogne dur, ça groove terriblement, Et quand Neil monte sur scène en lançant “Ladies and Gentlemen : The Bakerton Group”, nous sommes déjà chauds comme la braise et prêts à en découdre avec la musique de Clutch, à l’instar des quelques fans australiens présents lors de ce concert.
Le combo du Maryland ouvre ‘tranquillement’ les hostilités avec “Small Upsetters” et déjà, le son du Hammond de Mick Schauer nous hérisse le poil. C’est du bon, du tout bon Clutch, fidèle à sa réputation live, qui se produit en ce 13 décembre 2007. Le groupe enchaîne les titres avec la maîtrise qu’on lui connaît (“The Soapmakers”, Child of the City”, “You Can’t Stop progress”, “Cypress Grove”, “Power Player”).
Principalement accès sur les 3 derniers albums du groupe, ce live n’en demeure pas moins indispensable, même pour les amateurs de la première heure. Car si vous êtes de ceux qui pensent que le groupe a perdu de sa superbe après ‘Blast Tyrant’, je vous conseille juste de jeter une oreille attentive à ces brûlots que sont “The Devil & me”, “Mr Shiny Cadillackness”, “Burning Beard” ou encore “Black Umbrella”. Ces morceaux sont vraiment taillés pour la scène, où la voix inimitable de Neil alliée à la rythmique implacable du duo Gaster/Maine vous feront réaliser qu’ils ne dénotent pas au milieu des hymnes que sont le génialissime “The Mob Goes Wild”, l’entêtant “Basket of Eggs” ou encore le furieux “A Shogun Named Marcus”. Le public Australien ne s’y trompe d’ailleurs pas reprenant parfois en choeur les refrains de “10001110101” ou de “Mice & Gods”.
Cerise sur le gâteau, Eric Oblander est présent avec le groupe pour se fendre de nombreuses appararitions à l’harmonica (“Big News I”, “Cypress Grove”), mais aussi en accompagnant Neil au chant sur les reprises de John Lee Hooker “Burning Hell” et “How Many More Years”. Le résultat est tout simplement bluffant. Et lorsque les premiers accords du fédérateur “Electric Worry” résonnent enfin, au sons des claquements de mains d’une audience déjà à genou, la chair de poule nous envahit jusqu’à atteindre l’extase lorsque Neil entamera, a cappella et relayé par un public conquis, le dernier couplet de ce qui est devenu un “classique” du combo. Le temps d’asséner un dernier “One Eye Dollar”, histoire d’enfoncer le clou, et on se prend, après ces quelques 2H30 jouissives, à remettre le premier CD dans le lecteur histoire d’y retourner et de s’en (re)mettre plein les oreilles.
Clutch tient bon et c’est rassurant de le savoir.
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