Mettons immédiatement les choses au point. Il ne s’agit pas pour moi de faire l’apologie de VE. Si l’on accepte l’idée qu’un fanzine est avant tout un lieu d’expression de la subjectivité, je voudrais vous faire partager la mienne, dénuée de quelque considération économique ou stratégique que ce soit. Mes motivations sont entièrement dictées par le feu conjoint et irrépressible de l’enthousiasme et de la passion. C’est pourquoi je me permets d’écrire quelques lignes sur la première production de VE duquel je ne possède aucune action. Ces précautions prises, j’espère éviter les éventuelles accusations de partialité, voire de concussion. En tant que ressortissant français, je voudrais dire une fois encore l’amour que je porte à la scène italienne. Ce disque ne me fera pas changer d’avis. Au contraire, il le renforce. Colt 38 est un projet initié par Claudio de That’s All Folks ! Ce dernier s’est entouré de talents issus de groupes tels que Hogwash, Acajou, Vortice Cremisi et Verdena pour un projet de très haute tenue. A l’image des Desert Sessions aux USA ou de Greenleaf en Suède, les pratiques de ce type réunissent grosso modo les acteurs d’une même scène musicale dans leurs pays d’appartenance respectifs. Si on peut dire que ces réunions sont plus ou moins abouties, il est manifeste que dans ce cas précis, elle est une réussite totale. Huit morceaux absolument lumineux à la fois par leur diversité et par le haut degré d’inspiration dont ils sont porteurs. Rythmes d’une souplesse féline (Snakes, snails & puppy dog tails), mélopées envoûtantes (« Midnight siren blues »), richesse de l’instrumentation (Hammond, Rhodes, mellotron, djembé, flûte, mandoline, effets divers, etc.) et des arrangements. On nage en plein bonheur. Le disque ouvre sur « The gambling » s’appuyant ouvertement sur des guitares stoogiennes. Puis, embraye sur un hommage appuyé à leur compatriote Ennio Morricone. Opération extrêmement subtile et chargée d’humour. Ensuite, on approche des sphères quasiment vierges à peine empruntées par des groupes comme Earthlings ?, Wellwater Conspiracy ou encore Spor. Là, on saisi le temps d’un morceau, une proximité avec le fabuleux « Jalamanta ». Si des images affleurent, si des associations se dessinent ponctuellement, les morceaux de ce disque conservent toujours suffisamment de distance par rapport à ce qui a déjà été fait par ailleurs Ce qui leur confère sa force et ce caractère rétro-novateur si réjouissant. Italian rock : ti amo !
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