Mon Dieu… Si je m’attendais… Le dernier album de COC est violent, brutal, aventureux, couillu… Et pourtant j’adore COC, mais leur virage plus “gentillet” (tout est relatif) abordé avec le pourtant excellent “America’s Volume Dealer” ne pouvait pas laiser présager un tel revirement de situation. COC est revenu énervé. TRES énervé.
Première écoute de l’album : “bon sang, mais qu’est-ce qui leur est arrivé ? Pourquoi Pepper hurle-t-il ainsi ?”.
Seconde écoute, passé le premier choc : “mais bon sang, COC s’est mis au stoner ??”
Et dès la 3ème écoute, on se prend déja à chantonner plusieurs chansons, déja engrammées dans nos petites cervelles…
Enfin, regagnons nos esprits, et parlons un peu de cet album. Le 1er titre “Stone breakers” porte bien son nom, tant les frappes de Stanton Moore (qui remplace Reed Mullin : pas en mieux, mais il s’en tire pas trop mal) martellent des caillases imaginaires que finissent d’entâmer des riffs massifs et incisifs. A propos de riff, on comprend bien vite le titre du morceau suivant, “Paranoid Opioid”, hommage (à peine) caché au grand Sabbath Noir : ce riff (simple et accrocheur) et ce son de gratte, le père Iommi ne les renierait pas… On passe ensuite à “Is it that way” (oui, celle qui figurait surla compil stoner “High Volume”, un peu remaniée ici) qui, avec sa rythmique lente et sa basse ronflante, rappelle quelques bons morceaux de doom (si si !). Hallucinant. Enchaîne ensuite un “Dirty hands empty pockets” absolument épique, et “Rise River Rise” au lick de guitare absolument infectieux, tendance orientale, une vraie réussite… Et hop, en 5 chansons, COC nous montre son potentiel en terme d’originalité et d’appropriation de genres qu’il met à sa sauce sans pour autant opérer de grand écart malheureux. Black Sab, Led Zep, Voivod, ZZ Top, Down, les sonorités passent et disparaissent sans jamais que l’on ne reconnaisse la “touche COC”.
“Never turns to more”, le morceau suivant, est du COC plus “classique” (tendance “gros metal qui tâche” quand même…), au même titre que “Infinite War” (avec Mike Dean au chant !) ou “World on fire” (un morceau que le groupe proposait déja sur la version japonaise de “America’s volume dealer”, ré-enregistré ici). On dirait ensuite que le jeune Ozzy (pas le légume actuel) chante sur “Backslider” ou “Crown of thorns”. Le tout se conclue par un “In the arms of God” qui commence par un tonnerre de batterie pour devenir un furieux baroud heavy.
Les musiciens sont fidèles au rendez-vous, Keenan confirme sa main-mise sur le groupe, avec des vocaux reconnaissables entre mille, et débitant les riffs avec une aisance remarquable, bien épaulé de Woody Weatherman, qui se fend occasionnellement de quelques soli somptueux de feeling (on dirait Billy Gibbons sur le solo de “Dirty hands…” !!). Mike Dean reste un bassiste génial, s’illustrant de manière remarquable par exemple sur l’intro groovy de “Dirty Hands…”.
Bon, je ne vais pas y aller par quatre chemins : après une semaine d’écoute à peine, In The Arms Of God est en train de remonter, dans mon estime, aux niveaux atteints par Wiseblood et Deliverance. C’est pas peu dire. Probablement le meilleur album de COC, et assurément l’une des meilleures sorties de cette année jusqu’ici. A se procurer sans la moindre hésitation.
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