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Crobot – Welcome to Fat City

 

Après un album et quelques EP pas mauvais mais néanmoins discrets (labels approximatifs, tournées essentiellement en anglophonie, avec quelques timides embardées européennes en premières parties de groupes dans d’autres veines musicales…), avec un succès plutôt barycentré du côté de l’Oncle Sam, on n’entendait pas vraiment beaucoup parler de Crobot depuis la naissance du groupe. La double conjonction de deux phénomènes a vu leur notoriété prendre un essor certain sur nos terres : leur prestation remarquée (et remarquable) au dernier Hellfest, ainsi qu’une signature chez Nuclear Blast pour leur dernier album. Welcome to Fat City, donc, disque à l’artwork pour le moins dispensable, déboule sur nos platines et dans nos oreilles dans un contexte plutôt favorable… même si l’on est toujours circonspects à l’approche d’un « nouveau groupe » dans l’écurie Nuclear Blast, en tout cas dans son registre « vintage hard rock » qui voit dans ses rangs évoluer les groupes les plus déplorables comme les plus intéressants, et toute une palanquée entre ces deux extrêmes (petit jeu, à vous de classifier à votre convenance les groupes Nuclear Blast suivants dans chacune de ces catégories : Kadavar, Blues Pills, Orchid. Vous avez 10 secondes).

Bref, on s’attèle à la tâche sans trop de difficulté, et rapidement, la première évidence se dessine très vite : le côté accrocheur des compos est indéniable, une bonne moitié des chansons étant déjà bien ancrées en mémoire après quelques écoutes seulement ; la seconde moitié ne mettra pas longtemps derrière à atteindre le même objectif. Un vrai talent d’écriture, donc, que l’on voulait mettre en avant, point fort absolu de ce combo. Au-delà, le genre musical déployé se détache aussi un peu de l’armada de groupes typés hard rock 70’s (dont les sus-mentionnés) : Crobot apporte non seulement au genre une prod toute « americana » qui pète bien, mais surtout une approche hard rock qui pioche fort dans les 80’s, je m’en-foutisme désinvolte en bonus. Leur approche outrancière complètement décomplexée contribue franchement à l’adhésion de l’auditeur : on se prend vraiment à sourire au fil des titres, toujours fun, se frottant dangereusement à la limite du « too much » sans jamais la franchir. Musicalement, aucune barrière donc, on baigne en plein revival hard rock 70s (vieux Whitesnake ou Aerosmith) mais aussi 80s (Twisted Sister, Skid Row – on croirait d’ailleurs souvent entendre Sebastian Bach au chant), un mix très cohérent à l’écoute, lié par une grosse dose de groove (à l’image de quelques plans de gratte presque « funky »). De cet ensemble plutôt plaisant à l’oreille, se détachent quelques titres (« Play it cool », le single « Not for Sale » au refrain imparable, ou encore le refrain « à étages » de « Blood on the snow ») sans pour autant compter de véritables maillons faibles sur les onze titres proposés. Sous un format resserré de quatuor (comprendre : une seule guitare pour abattre tout le taf), la prod (avec Machine aux manettes, le producteur de Clutch entre autres) se focalise sur l’essentiel, et, légitimement, Brandon Yaegley, vocaliste / performer en chef, surnage dans un mix impeccable par ailleurs.

En conclusion, difficile de faire la fine bouche à l’écoute de ce disque qui – ce n’est pas si courant – tient toutes ses promesses. Écriture efficace, exécution solide, prestance remarquable… Welcome to Fat City est l’album parfait pour alimenter les futures set lists live du quatuor, et à ce titre l’attente de les revoir live devient pressante. Un album très agréable, pas prise de tête, pas prétentieux… mais certainement pas révolutionnaire ; ce n’était de toute façon pas son ambition.

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