Ozzykiel 25 :17 :
Le riff des vertueux est semé de fuzz
Qui sont les influs électriques
Que fait sans fin surgir l’œuvre du malin.
Béni soient les hommes de bonne volonté
Qui, au nom du heavy se fait les bergers du metal
Qu’ils guident dans la Valley d’ombre, de la mort et des larmes
Car ils sont les gardiens de leur art
Et la providence des groupes égarés.
J’abattrai alors le bras d’une terrible colère
D’une vengeance furieuse et effrayante
Sur les hordes impies qui pourchassent et réduisent à néant les brebis de Dieu.
Et tu connaîtras pourquoi mon nom est Black Sabbath
Quand sur toi s’abattra la vengeance du Tout-Puissant.
La sortie du premier album de Crypt Sermon avait fait l’effet d’un murmure persistant au sein de la cathédrale du doom, séduits qu’étaient les plus informés à la découverte d’Out Of The Garden, premier album magistral d’un doom aussi épique qu’héroïque. Empruntant à Candlemass son aspect conteur et ses vocaux chiadés et à Trouble sa préoccupation du riff et ses considérations religieuses, le quintet de Philadelphie avait tout de même très vite révélé ses intentions de se placer dans le revival heavy actuel, ne serait-ce que par ses visuels et ses accointances de tournées, avec notamment Eternal Champion, Smoulder ou Visigoth.
Le second album du groupe lève les derniers doutes sur leurs intentions : oui Crypt Sermon est un groupe de heavy metal, avec certes des accointances doom mais les tempi, les riffs de leur second effort sont une déclaration au revival heavy. Et à Jésus aussi. Car aussi improbable que cela puisse paraître, malgré l’intégralité des paroles liées à la Bible et malgré des iconographies religieuses (de Gustave Doré), plein l’insert, l’aspect white metal n’avait pas été tant discuté en 2015. C’est aujourd’hui un pendant de leur propos qui ne fait plus aucun doute, voyant Crypt Sermon rejoindre Trouble et plus récemment Witch Hazel dans leur prêche à guitares distordues. Mais quid des qualités de l’album me direz vous ?
The Ruins Of Fading Light est un disque exceptionnel. Exceptionnel par son travail sur : 1/ les riffs, fourmillant d’idées, réussissant le périlleux exercice de rester dans le champ défriché des grands anciens sans jamais sembler emprunter aux autres et 2/ sur les lignes vocales. Rendons à Brooks Wilson ce qui appartient au divin, son chant est sublime, ses paroles, enfin son prêche, donne quelques unes des plus belles lignes vocales du genre (la volonté de varier amène parfois quelques drôles de moments comme le pont d’« Our reverend’s Grave » où l’on jurerait entendre un hommage à « Footlose » de Kenny Loggins ce qui, aussi improbable que cela paraisse n’est pas dans ma bouche une critique). Si, tel Saint Dave, vous ne croyez que ce que vous entendez (évangile selon Saint Vitus), « Key Of Solomon » est probablement l’hymne metal de 2019 pour quiconque porte barbe ET veste à patch. Ce second album pousse finalement plus loin les belles promesses de Out Of The Garden et, avec un simple léger changement de line up (Franck Chin, ex-Vektor, ayant joué auparavant avec quelques uns de ses nouveaux collègues au sein de Daeva, prenant la basse), le groupe réussit à être plus épique (« The Snake Handler »), plus cinématique (trois interludes et des ambiances extrêmement travaillées) et plus mélodique (« Christ is Dead ») que son pourtant impeccable premier album. Plus qu’un tour de force, un miracle divin ?
Point vinyle :
Dark Descent Records c’est comme les places à l’église, si tu t’y prends au dernier moment, il ne reste que les bancs du fond (black). Les places près de la nef sont parties depuis longtemps (Blue/Grey Vinyl). Il reste toujours possibilité de s’asseoir sur les genoux du prêtre (Discogs) mais ça risque de vous coûter cher.
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