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Crypt Trip – Rootstock

Alors que certains commercialisent du café, du Guronsan ou d’éventuelles substances peu plébiscitées par la masse afin d’éveiller les zombies que nous sommes, d’autres enregistrent sur un disque huit titres d’une sauce aux effets très similaires et dont l’abus ne causera du tort qu’à votre voisine chiante. Le power trio made in Texas qu’est Crypt Trip appartient à cette famille. Et après presque deux ans de silence, ils reviennent début 2018 avec une galette taillée pour le live qui s’intitule Rootstock.

Niveau style, on ne s’encombre encore une fois pas du lourd fardeau qu’est l’innovation. On branche les grattes sur de vieux amplis vintages et on balance l’invincible bluesy hard rock des 70’. Un pur son retro orienté jam et parfois agrémenté d’une petite touche d’orgue et de percus brésiliennes comme on les aime. « Rio Vista » en attestera mieux qu’un quelconque discours.

En dépit de quelques morceaux plus calmes, comme le psychédélique « Aquarena Daydream » avec son chant onirique et ses effets wa-wa qui évoquent un trip sous acide, le potard frénésie reste bloqué à dix. Même le doux interlude en acoustique d’à peine deux minutes qu’est « Mabon songs » ne trahit en rien la dynamique endiablée de l’album. Cameron et Sam, respectivement batteur et bassiste, en sont les principaux architectes, grâce notamment à leur complémentarité de jeu. Ils constituent un socle robuste et galopant sur lequel Ryan Lee vient lâcher ses lyrics mais surtout ses nombreux solos.

Côté influence, je ne vous ferai pas l’affront d’évoquer les similitudes avec Black Sabbath à l’écoute de titres tels que « Boogie No6 » ou Led Zeppelin sur des morceaux comme « Tears of Gaïa ». Rootstock en est constellé. Là où les Texans font vraiment la différence, c’est dans l’écriture globale du bazar. Les pistes s’enchaînent avec tant d’aisance qu’on peine à en suivre le décompte. Et ce, en sachant que trois d’entre elles existaient déjà en 2016 sur l’EP intitulé Mabon Songs. Trois titres, rafraîchis donc, qui se clôturent ici sur « Soul Games ». La musique du rappel. Celle qui groove un tantinet plus que ses sœurs avec son mariage guitare sèche / électrique et ses breaks de batterie absolument délicieux. Les deux dernières minutes de cette fièvre proposent une sortie jazzy assez surprenante sous fond de percus. Un vrai petit dessert qui nous fait nous interroger sur le pourquoi de notre présence ici, sans pour autant rien regretter du trajet.

En somme, un album conçu pour agiter les foules en live et qui séduira naturellement les fans d’Earthless et de Radio Moscow. Un album qui donne la pêche et fait partie de cette famille qui s’écoute d’une traite, encore et encore.

Note de Desert-Rock
   (7/10)

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