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Daily Thompson – Chuparosa

A peine plus de deux ans après son sympathique God of Spinoza, les allemands de Daily Thompson décident de faire à nouveau confiance à Tony Reed derrière la table d’enregistrement et de mixage, et s’envolent donc dans la région de Seattle pour aller enregistrer son successeur. Le groupe a beau être prolifique (6 albums en un peu plus de dix ans de carrière), ses disques passent trop souvent sous les radars, et on attendait de ce Chuparosa qu’il amène le groupe à un autre niveau.

Notre espoir est quelque peu douché par le premier titre du disque, “I’m Free Tonight”, qui dès les premières secondes crie “Fu Manchu” à gorges déployées, avec son riff sec, son groove nonchalant… Alors certes, le titre héberge un petit solo de Bob Balch, mais est-ce que ça justifiait de plagier le groupe californien aussi frontalement ? Avec même les “cowbells” pour un effet “Mongoose”, on croît rêver… Vraiment pas ce qu’on attendait du groupe, qui a tant à démontrer en développant sa propre identité musicale. Heureusement “Pizza Boy” vient juste derrière nous rappeler que le trio germanique sait écrire : riff de cochon, couplet efficace, refrain hyper catchy… Certes, le titre est un peu trop long, mais cette longue séquence de soli sur la fin n’est pas inintéressante. Agréable surprise aussi sur le très efficace “Raindancer”, encore un riff séduisant, mais toujours un petit grief sur la longueur du titre, qui aurait pu perdre 2 minutes (le break soft mélodique en milieu de chanson est un peu longuet et poussif). Autre point fort du disque, “Ghost Bird” et ses sonorités de cigar box graisseuse et saturée emportent le pompon, sur un titre enlevé et groovy très accrocheur.

Au rayon plus soft, “Diamond Waves” en mode balade catchy/mid-tempo mélodique est effectivement très accrocheur et fonctionne bien, mais malgré quelques embardées bien électrisées, on reste dans du soft lent. Le morceau titre est dans la même veine, symptomatique de ces balades grungy que le groupe affectionne tant : une mélodie super catchy, une construction bien foutue, des embardées saturées sentant bon le heavy rock des radio FM US, un refrain fédérateur bien électrique…

Et pis c’est tout. Ben oui, six chansons seulement, pour moins de 37 minutes au compteur, c’est peu. Avec un titre Fu Manchu-esque dans le lot, deux titres bien soft et d’autres titres qui tirent un peu en longueur, c’est vraiment trop peu. Peut-on décemment faire émerger une identité de ce disque, dire quelle tendance il développe, en quoi il se distingue de leur discographie ? L’offre musicale est trop réduite pour ça.

Du coup on se retrouve à l’heure du bilan avec un VRAI constat partagé. Parce que ce qui émerge avant tout c’est la poignée de vrais super titres qui figurent sur ce disque, des titres efficaces, bien écrits, de beaux riffs, des mélodies super accrocheuses. Il y a du talent à revendre chez Daily Thompson. Mais pourquoi ne pas avoir rajouté deux ou trois compos à ce disque pour lui apporter un peu plus de densité musicale, plus de propositions, plus de musiques ?… Grosse frustration, sur un très bon disque.

 


 

Note de Desert-Rock
   (7/10)

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