Révélé aux habitués des sombres caves parisiennes en 2013 avec son EP Chien Noir, référence à la métaphore de Churchill pour la dépression, DDENT creuse un peu plus encore son introspection sombre et désespérée avec آكتئاب, mot arabe aux évocations similaires. Dépression. Le ton est donné. Le post metal du quatuor, entre friches sonores industrielles et shoegaze tétanisé n’est en définitive qu’une longue descente dans les limbes de l’esprit dans ce qu’il a de plus négatif. Instrumental, surprenamment mélodique, ce premier album de DDENT n’en est pas moins heavy (« Kohol » et son riff imparable). Les titres de morceaux sont un appel à la découverte des cultures moyen orientales, à l’instar de « Julep », « Houri »et surtout la sublime « Ghazel » dont le titre renvoie à un type de poésie évoquant l’amour sur un rythme répétitif et envoutant. Je ne saurais trouver meilleure définition du voyage proposé par cet album qui, sans être un disque de doom à proprement parler, mêle appétence pour l’hypnose et science de la pesanteur. Deux qualités qui sauront, j’en suis sûr séduire bon nombre d’entre vous.
Disponible en CD et digital ; prions (Allah du coup ?) pour une version vinyle.
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