Death Alley est un combo Néerlandais de Proto-Punk/Proto-Metal incorporant dans sa formule de nombreux éléments psychédéliques et space-rock fondé par Oeds Beydals, l’ancien guitariste de The Devil’s Blood. En quelques mots, ça joue vite (mais pas que), fort et c’est diablement efficace. Ajoutez à cela une solide réputation de groupe de live (vérifiée et approuvée par votre serviteur) pour obtenir un combo à la formule particulièrement attrayante.
Après son excellent premier album Black Magic Boogieland (2015) et le très Space-Rock Live at Roadburn sorti l’an dernier, le groupe, paré de sa nouvelle section rythmique, nous propose cette année son deuxième effort studio avec le tout nouveau, tout beau, tout chaud Superbia qui sort chez Century Media Records et que nous allons nous empresser d’analyser.
Constat immédiat : Death Alley choisit sur cet album de sortir de sa zone de confort et de faire évoluer sa formule en tentant une réelle prise de risque stylistique. Si les racines « revival » du groupe sont toujours présentes, on sent de sa part une volonté de s’extirper d’un schéma afin de proposer quelque chose de différent, moins roots que son prédécesseur, moins psychédélique que le live, mieux produit et peut-être légèrement plus taillé pour marcher (sans que cela soit nécessairement négatif).
Le chant de Douwe Truijens est, lui, toujours aussi efficace, le riffing de Beydals est toujours aussi riche et pertinent et les gimmicks habituels du groupe (morceaux proto-punk aux tempi rapides, longs passages space-rock, esprit rock’n roll qui pue le cuir et la sueur) sont toujours au rendez-vous. D’une manière globale, la formule est remaniée sans que le fond du propos ne soit pour autant dénaturé. Les morceaux sont à la fois très cohérents entre eux et avec les précédentes sorties du groupe mais également suffisamment variés et saillants pour rendre riche l’écoute et la réécoute de l’album.
Morceau coup de coeur: “Daemon”, morceau de plus de 9 minutes qui ouvre cet album avec son intro qui reprend le propos là où “Supernatural Predator” (morceau de clôture de Black Magic Boogieland et du Live at Roadburn) l’avait laissé puis débouche sur un chant qui guide le morceau comme il guidera le reste de l’album. Les transitions entre les différents passages du morceau y sont (comme c’est souvent le cas chez Death Alley) très fluides et aboutissent sur une accélération rythmique progressive qui met fin à un morceau qui résume à lui seul la richesse de l’album.
Plus tout à fait revival mais toujours très rétro, plus efficace que jamais, Death Alley entame une mue qui pourrait en surprendre plus d’un mais met ses talents de songwriting au service de la qualité de ses compositions. Le groupe nous propose un album d’une très grande qualité, à la fois très accrocheur et efficace mais également riche et racé et passe haut la main le très délicat test du second album en sortant la tête haute de sa prise de risques stylistique. Chapeau Bas!
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