Pénétrons aujourd’hui le territoire du stoner français et approchons-nous de cet animal trop méconnu et fort discret qui vit alentour de Montpellier, j’ai nommé le Denizen. Le Denizen fait partie de la famille des quartets. Il est peu prolixe et ne s’accouple que rarement pour donner naissance à un LP. Cette année c’est justement celle de sa saillie et il a donné naissance à un petit High Winds Preacher, quatrième rejeton après 15 ans d’existence. Nous sommes partis l’admirer dans son habitat naturel de l’Argnonauta records.
Venu des terres d’inspiration clutchéenne, cette fois-ci Denizen livre sa grosse dose de fuzz qui roule des muscles pour rejoindre la culture du Goblin Orange (et certains diront que l’on perd au change) de façon très évidente sur “Chasing Guru”.
Concernant ce quartet, je ne vais pas m’appesantir sur les références à rallonge, Denizen ne fait pas dans l’originalité, c’est un groupe prêt a écouter qui joue sur l’efficacité et la qualité tout en robustesse. La plaque est généreuse de 10 titres pour 46 minutes, autrement dit, Denizen réalise avec High Winds Preacher un album cartouchière pour des titres en forme de balles. Pas le temps de s’appesantir, ça doit fuser et claquer les tympans de l’auditeur autant que ses gencives. Cette philosophie donne naissance à des titres qui foncent têtes baissées comme “White Flamingo” ou le punk “Punch Out” (qui a reçu, je l’avoue, tout mon engouement).
La voix s’envole quelques fois vers des strates qui laissent l’auditeur perplexe , ne vous attardez donc pas trop sur la dernière minute de “Among the trees” ou l’intro de “Mandrake Is Everywhere”. En ne lui en tenant pas rigueur donc, on retiendra surtout une belle capacité à livrer de la rocaille aguicheuse. La basse fait un joli travail de laminoir et la mitraille de la batterie pourrait en plonger certains dans l’épilepsie. Bref, ça remue à souhait. Denizen c’est aussi la capacité à se poser sur des riffs lourds et hypnotiques qui s’illustrent sur “Among the Trees” ou encore sur des lignes joufflues et bluesy basse batterie, qui laissent la place à des soli de gratte qui fleurent bon l’inspiration d’un Hendrix – et j’invoque là “Ears Wide Opened”.
Ce nouvel opus, on l’espère, offrira à Denizen l’occasion de passer plus souvent près de chez toi, car il parait que sur scène le quartet envoie du bois et High Winds Preacher a tout pour envoyer des poutres en live.
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