Attirés par une pochette d’une qualité graphique incroyable et par une réputation qui n’est plus à faire après trois albums au compteur, nous nous devions de prêter une oreille à ce quatrième opus de Denizen, combo français méconnu et absent de nos colonnes.
Dès les premières secondes du « Teddy Bear » d’ouverture, le ton est donné : riffs biens calibrés, rythmique plombée comme un petit soldat, Denizen est au rendez-vous avec ce Troubled Waters. Un « Whoresmoker » avec ses ralentissements brutaux et ses airs de Black Sabbath permet au combo de Montpellier de montrer l’étendue de son talent. La cougar « Jocelyne », quant à elle, exploite à fond ses (g)riff(e)s tranchant(e)s pour le plus grand plaisir de nos oreilles.
Le groupe, en près douze ans d’existence, a eu tout le loisir de parfaire son jeu et d’acérer sa qualité d’écriture…et ça se sent. Furieux, abrasif, sans concessions, ce Troubled Waters est un album qui s’écoute avec le volume poussé à fond. Cognant sur tous les fronts, le disque pourra certes paraître un brin brouillon à certains. Il est vrai que passer du très redneck « Time to leave » au furibard « Enter truckman » (qui fleure bon le Clutch du tout début) n’est pas donné à tout le monde.
Il n’empêche que ce n’est pas tous les jours que la France accouche d’une tuerie musicale comme l’est ce nouvel album de Denizen. Seule ombre au tableau de ce Trouble Waters : les vocaux de Fabien Aletto viennent parfois se noyer dans les eaux troubles d’une production pas vraiment à la hauteur de ces dix titres pourtant parfaitement ficelés.
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