Voilà enfin la dernière livraison encore toute chaude de Môssieur Josh Homme, leader des Queens Of The Stone Age, qui trouve encore dans ces sessions du désert un échappatoire au carcan pourtant très ouvert de la musique des Queens : depuis plus de quatre ans il rassemble tous ses potes dans un petit studio du désert Est-Californien et enregistre ses délires sur bandes, des bandes qui sortent quasi confidentiellement sur de petits labels, réservées généralement aux initiés. Il profite de la création de son propre label pour y sortir les deux derniers volumes de ses sessions (qui sortent toujours deux par deux sur format CD), et ne déroge pas aux règles de base du projet : ne jamais chercher l’homogénéité, enregistrer librement tout ce qui ressort de ces sessions sans auto-censure, et avec le plus de musiciens différents possibles. Le résultat, on en est habitués, part dans tous les sens, passe de l’anecdotique au génie pur, de la grande classe musicale à la blague de potaches, du très expérimental au redoutablement carré. Les premières écoutes sont inévitablement déstabilisantes, on cherche vainement à se raccrocher à quelque chose de familier, une voix ou un son, le chant de Lanegan sur le très beau ‘Hanging tree’ par exemple, ou alors les morceaux ‘expérimentaux’ qui ne sont finalement là que pour détendre l’atmosphère. Mais ce n’est qu’au bout de bon nombre d’écoutes que l’on commence à s’imprégner des chansons, et que l’on apprécie les relents très orientaux d’un ‘Don’t drink poison’, la beauté de ‘Making a cross’ ou ce chant incroyablement décalé et envoûtant (en russe !) sur l’excellente ‘Nenada’, et donc que l’on goûte pleinement les mélodies proposées sur cette galette ma foi terriblement savoureuse. Bref, un excellent album que l’on ne conseillera toutefois pas à ceux qui sont un peu sectaires et peu ouverts aux expérimentations musicales (ces derniers peuvent toujours se jeter sur l’album de remixes de Limp Bizkit).
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