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Devil Electric – Devil Electric

Après un EP intitulé « The GodsBelow » sorti en 2016, le quatuor de Melbourne formé l’année précédente nous gratifie cette fois-ci d’un album complet, bien électrique et sans conteste tout autant démoniaque. Ces Australiens du label Kozmik Artifactz ayant notamment accompagné Truckfighters ou The Sword dans leurs tournées nous proposent depuis cet été les neuf titres d’une galette qui sent l’occulte.

Attention toutefois. Question style, les amateurs de glauque et de lourdeur malsaine, les adeptes du secouage de melon et de l’étirage de nuque en intérieur comme en plein air, ne vous précipitez point. En dépit de son patronyme digne d’un costaud collectif doomesque, le groupe arbore un style nettement plus nuancé. Mais n’est-ce pas relever de l’audace du malin que de mélanger des essences aussi variées ?

On dispose là d’un subtil amalgame de doom vintage et de rock moderne, bien teinté d’heavy blues, et gonflé à bloc par un fuzz copieux. Le bassiste Tom Hulse, et la mule qui l’accompagne Mark Van De Beek, font le taf (pas mal pour des graphic designers, tout de même), sans oublier l’ange déchu de la mélodie : Christos Athanasias. Il n’y a qu’à mettre la tête sous leur rain of « Acidic Fire » pour appréhender le caractère détonnant du mélange. Ou encore en écoutant « The dove & the serpent », là où le travail des zikos est sublimé par le timbre et la mélodie de Pierina O’Biren. Prêtresse qui tantôt vous guide avec douceur dans le terrier du lapin blanc, tantôt vous envoûte jusqu’à vous faire sauter les pieds dans la fosse incandescente. Dans ce titre (présent sur l’EP et l’album) nous avons même le plaisir d’un pont n’étant pas sans rappeler le dynamisme de Radio Moscow ou la fougue de Jack White.

Devil Electric grouille aussi de riffs à la Sabbath. Des titres comme « Devil’s Bells » où l’on s’attendrait presque à entendre surgir la voix d’Ozzy durant l’intro. La formation s’avère également très digne d’un The Dead Weather cabalistique, là où miss Mosshart aurait sombré dans l’ésotérisme au point de troquer sa veste en cuir et son MP5 pour une robe de cérémonie carmin et le chapeau rituel qui l’accompagne.

En somme, et bien que tiraillé par ses multiples ascendances, le groupe hybride ne déçoit pas. Et pas l’ombre d’un doute qu’un titre incantatoire tel qu’«Hypnotica» donnerait des courbatures au plus frileux des headbangers.

Note de Desert-Rock
   (6/10)

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