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Dixie Witch – Smoke & Mirrors

Après leur remarquable 1er effort “Into the sun”, leur deuxième album était un peu une transformation sans risque : pareil, mais mieux. Un peu comme le Evil Dead 2 de Sam Raimi par rapport à Evil Dead : voyez comment j’aurais fait mon 1er film avec plus de moyens, plus d’assurance, et un peu moins “d’urgence” dans la réalisation. Car oui, “One Bird, Two Stones” est un album brillant, mais il manquait globalement un peu de remise en cause, de mise en danger en général, en fait.

Voilà donc le 3ème album parfait à une discographie déjà parfaitement construite : après avoir fait la preuve évidente de leur maîtrise et de leur savoir faire, le trio texan reprend brillamment tous ces éléments, les jette en pâture à un producteur remarquable (Joel Hamilton donne une sacrée patate au son !), et se concentre sur les bases de sa musique, à savoir la qualité d’écriture, et l’interprétation.

Au niveau interprétation, Dixie Witch fait honneur à sa qualité de trio texan (remember ZZ Top) : ça joue monstrueusement bien, ça groove, les duels gratte / basse sont somptueux de feeling, un régal. Mention spéciale pour l’instru “Last Call”, une ballade épique d’une dizaine de minutes, fourrée de soli hendrixiens superbement sublimés par une section basse/batterie subtile et suave : pas une seconde d’ennui. Mais le MVP est encore et toujours ce putain de Trinidad : la batterie est encore une fois monumentale, autant en rythmique pure qu’en “texture” ajoutée aux morceaux (voir le jeu de cymbales, remarquable), et le pire, c’est que le bonhomme est aussi chanteur du combo ! Et le voir jouer le poulpe jazzy-hard-rock derrière sa batterie tout en crachant ses poumons dans le micro est une expérience dont on ne peut sortir qu’éberlué. Surtout que le bonhomme signe ici une performance vocale de haute volée, avec encore des vocaux en directe provenance des trippes du loustic, et des intonations qu’on en lui soupçonnait pas ! Voir des morceaux comme “S.O.L.” ou “Thursday” où l’animal sonne comme le sosie parfait de Lemmy de Motörhead ! Bluffant.

Au niveau compos, là encore, c’est le sans faute, avec les traditionnels morceaux hard-boogie texans (le superbe “Out in the cold”, “Getaway”, “What you want”), mais aussi des variantes quasi-inédites chez DW, avec des penchants assez sévères du côté du heavy (“Shoot the moon”, l’intro très hard-rock de “Thursday”), du doom, presque (“Ballinger cross”), et même du vieux garage-punk-metal (l’intro et la rythmique de “S.O.L.”).

L’ensemble est d’une tenue impeccable, et DW s’affirme avec ce disque non plus comme simplement les dignes héritiers des groupes de rock sudiste des dernières décennies, mais désormais comme l’unique fer de lance du renouveau du genre, plus excitant que jamais, comme a pu l’être Raging Slab il y a quelques années. La sorcière sudiste est de retour, plus énervée que jamais, et ça fait plaisir à voir !

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