En apprenant que Doctor Doom avait été retenu pour participer au DesertFest Berlin 2014, on a été voir un peu de quoi il s’agissait, interloqués de n’avoir presque jamais encore entendu parler de ce combo. Doctor Doom est un quatuor basé dans la profonde Ariège, une région aussi réputée pour ses groupes de rock que la Bretagne pour sa choucroute garnie. Formé il y a trois ans à l’initiative de son duo de guitaristes, désormais armés d’une section rythmique carrée, ils se sont attaqués à l’enregistrement de leur premier album, dont la parution est prévue pour dans plusieurs mois. En attendant, on n’a que ces trois titres à se mettre sous la dent…
Doctor Doom, comme son nom l’indique… ne fait pas vraiment de Doom ! En tout cas pas comme on l’entend communément… Le genre musical qu’ils pratiquent est assez loin des contrées lugubres typiques des atmosphères doom. Pourtant, l’intro très lourde de “The Sun” qui entame les hostilités nous aura fait douter quelques instants. Mais très vite, un lick de guitare presque sautillant vient amener cahin-caha le titre vers des sphères plus orientées rock vintage. Le chant de Jean-Laurent est efficace, sans flamboyance, il assure. Mais la vraie substance du combo tient dans ce duo de guitares parfaitement imbriquées, chacune prenant occasionnellement des chemins différents (rythmique vs. lead) pour mieux se rejoindre ici ou là. On pourra tiquer un peu sur des passages de gratte typiques rock progressif (la partie démonstrative en moins) comme la montée de manche à la quatrième minute, mais on ne va pas cracher sur une poignée de secondes d’un titre par ailleurs intéressant. Plus accrocheur encore est “Relax you’re dead”, avec son riff dynamique harmonisé et sa basse ronde. C’est bien écrit et bien exécuté, on pense à une sorte de mélange du Deep Purple des débuts avec le côté rock garage des Hellacopters milieu de carrière (le refrain !). Surprenant, mais le mélange fonctionne très bien. La deuxième section du morceau réserve une part de choix à divers soli plutôt bien foutus, se fondant dans une sorte de jam intéressante et prometteuse. “Stuck in the past” pour finir étire encore plus ses influences rock / blues rock (ce son de gratte…) avec une section solo encore plus connotée blues sur le second tiers du morceau.
Après The Socks, on commence à voir poindre un second groupe français dans cette veine très connotée “vintage”, et on ne s’en plaindra pas, surtout quand la qualité est au rendez-vous, et que la démarche musicale apparaît, comme ici, intègre et authentique. Ca joue bien, les trois compos sont bien foutues… Evidemment on en attend plus ! On peut aussi imaginer, au vu de la place réservée aux passages instrumentaux, que sur scène la musique de Doctor Doom gagne encore en efficacité, se reposant sur des musiciens talentueux. Attendons donc leurs prochains passages sur les planches et leur prochain (premier) album pour cette double confirmation. Un vrai potentiel à surveiller pour les prochains mois.
Laurent
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