Domkraft est un trio Suédois qui sort son deuxième LP Flood, chez Magnetic Eye Records. Ils avaient déjà retenu mon attention lors de leur précédente sortie de 2016 The End Of Electricity par leur approche Post-Metal du genre Doom. Voici donc l’album Flood, tournons nous vers la platine et voyons ce que cela donne.
Galette qui sonne Doom, voix plaintive, basse lourde comme une tonne de plomb, guitare appuyée aux riffs lents et frappes de batterie qui tombent de très haut. “Landslide”englobe la marque de fabrique d’un Doom à la Black Sabbath mais ne fuyez pas trop vite de peur d’être lassés, il y a aussi des choses bien à eux dans tout ca. On se prend à hocher la tête avec une petite sensation de contentement. Pédale fuzz, chant proche dans l’esprit de celui de Windhand effectivement il y a de quoi se laisser porter.
On retrouve chez Domkraft une direction prise dans nos genres de prédilection ces derniers temps, à savoir un attrait pour le post Rock. peut être n’est ce que l’effet du chant hurlé en sourdine mais on se prend tout de même à penser que l’on rentre là dans un courant que pas mal de leurs confrères du Doom empruntent (Devrais je parler de post-doom comme certains parlent de post-Monolord?)
La filiation avec Monolord n’échappera d’ailleurs à personne sur “The Watchers” , crochet guitare/basse qui prend l’auditeur et laisse planer le chant qui néanmoins sonne un rien terne, à la limite du manque de coffre.
En fait ce manque de puissance vocale pousse un peu à la lassitude, rien de vraiment désagréable mais une sensation de trop peu, surtout lorsque toute la compo tourne en boucle comme sur un titre éponyme qui fout le vertige à force d’effets et de phrases répétées (Nous rappelons que l’utilisation de psychotropes n’est pas encouragée par la rédaction).
“They Appear To Be Alive” joue sur un thème plus léger et hypnotique plus par les sonorités que par la répétition. On retrouve l’esprit du Post-Rock et ce n’est pas un tort. Cependant, une piste de 1’23 minutes c’est un peu léger pour se satisfaire.
“Sandwalker” possède un rythme Funeral Doom qui prends lentement mais sûrement le virage du métronome pour s’accélérer toujours dans cet esprit minimaliste constant. Puis gentiment le rythme redescend puis remonte. J’ai une pensée pour certaines composition de Mother Engine. De fait Domkraft peut aussi séduire les amateurs de riffs psychédéliques obstinés et lourds.
L’album décolle un peu sur “Octopus” et curieusement on se met à en attendre un peu plus du batteur (Effet lié au titre?) et la frappe se fait plus fournie et l’esprit global du titre est un rien plus léger (J’ai bien dit un rien) avec un rythme Mid-Tempo agréable à l’oreille.
La bouffée d’oxygène arrive enfin sur “Dead Eye, Red Sky”, il était temps car il s’agit du dernier morceau de l’album. Sur un rythme plus rapide, les riffs de guitare prennent en consistance et enfin on sent que les doigts de Martin Widholm commencent à s’échauffer, la basse tient toujours sa place de monolithe mais cela sert d’autant mieux le jeu du guitariste et du batteur, ce dernier lâchant un peu plus les chevaux sans nous emporter vers des monts de grâce absolue. Le chant semble également se libérer en particulier sur l’outro plus mélodique avec l’abandon du cri, cette conclusion pour Flood finissant comme à bout de souffle.
Tout au long de l’album on trouve des inflences Stoner qui se glissent dans les compositions. L’utilisation du Fuzz et de la Wawa rendent l’album doucement polymorphe et lui confèrent une certaine richesse. Flood est un album qui demande de l’effort pour rentrer dedans. Il ne révèle pas tout son intérêt à la première écoute, mais au fil des auditions on commence à apprécier sa moelle. Répétition pour répétition, c’est un album à mettre en abyme avec lui même et il y a fort à parier qu’il s’agit d’un vaisseau de transport en Live.
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