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Dopethrone – Transcanadian Anger

Dans la famille des musiques qui tachent autant qu’une baignade dans une mare de goudron, on demande aujourd’hui le Canada. Et plus précisément un trio montréalais porté sur le sludge grassouillet nommé Dopethrone. Pour leur cinquième album, ils nous gratifient d’un artwortk illustrant à merveille leur propos ; un engin d’une lourdeur titanesque lancé à vive allure sur des rails brûlants, et qui, au travers de ce merveilleux pays nord-américain, va avaler les kilomètres avec la prévenance du bucheron pour un tronc d’érable.

On commence sans douceur avec « Planet meth », où tant les riffs dégueulasses de Vince que ses rires démoniaques nous mettent en selle. Pas de ticket première classe ici. Tout le monde est logé à la même enseigne. Soit collé au fond de son siège à déguster des accords plus saturés les uns que les autres, accompagnés d’un chant éraillé et aussi engageant qu’un hachoir de boucher.

Après l’arrêt « Wrong Sabbath » dont le groove plus lancinant invite à se déboiter la nuque, on descend à « Killdozer ». Là, c’est le départ du second moteur. On double la dose de charbon et on se prépare à traverser la jungle à grand coup de pare-buffle. Si cette musique ne vous donne pas envie de tout pulvériser, rien ne le fera. Il s’agit d’une ode à la frénésie qui a d’ailleurs pour clip une délicieuse compilation de braves types complétement démontés qui tantôt prônent la nudité, tantôt défient la police ou détruisent des trucs, quand ce n’est pas les trois en même temps. Les lyrics explicites défilant à l’écran vous aideront sans doute à comprendre les raisons de ces singuliers comportements.

Une fois n’est pas coutume, le train de la rage empreinte quelques pistes plus loin un itinéraire familier. Bien que les riffs de « Kingbilly Kush » restent difficile à identifier, les paroles révèlent vite le pot-aux-roses. Et c’est cette fois-ci ZZ Top qui se voit gratifié d’une interprétation de son mythique « Tush » par les trois Canadiens avides de reprises.

Avec Transcanadian Anger, les gars de Dopethrone atteignent une fois de plus leur objectif. Créer leur propre son et en estampiller la marque sur huit pistes. Enfin je dis propre… Disons qu’il s’agit d’un produit à l’interface entre le doom crado suintant les substances psychoactives et le sludge des cavernes aux accents punk. Un truc plutôt sale en somme, et terriblement lourd. Mais une recette bien loin de décevoir qui va continuer de rameuter des fidèles pendant encore un bon moment.

Note de Desert-Rock
   (7/10)

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