L’impatience n’est pas toujours récompensée, mais aucun problème ici : on ne regrette pas une seconde d’avoir attendu si longtemps le nouveau disque de Down. C’est une tuerie. Hormis Rex (Pantera) qui prend place derrière la quatre-cordes (et de fort belle manière), le line-up reste inchangé, et l’alchimie qui avait mis tout le monde à genoux en 1995 (sept ans déjà) fonctionne toujours à la perfection. Le chant d’Anselmo, outrancier dans Pantera, prend ici sa véritable dimension tandis qu’il fait ‘autre chose’ que simplement gueuler. La section rythmique en osmose totale balance des grooves poisseux et heavy à la fois qui participent à l’atmosphère générale de l’album. Quant à la guitare de Pepper Keenan, elle reste la pierre angulaire de l’ensemble, tombant les riffs les uns après les autres avec une réussite déconcertante. Le plus incroyable, c’est que même sans connaître la Louisiane et autres contrées sudistes U.S. voisines, on perçoit sans problème l’ambiance pénétrante des lieux à travers des morceaux comme ‘Stained glass cross’ ou ‘Where I’m going’, c’est même très perturbant. Au delà de cette atmosphère propre au disque (et qui reste constante de bout en bout), le plus surprenant est la réussite avec laquelle Down évolue dans tous les genres qu’il aborde, du lancinant ‘Learn from this mistake’ au pachydermique ‘New Orleans is a dying whore’ en passant par toutes les nuances et toutes les émotions imaginables (triste, festif, rageur, jovial) à travers une série de classiques immédiats (‘There’s something on my side’, ‘Beautifully depressed’ ou le très C.O.C. ‘Dog tired’). Parfait et délectable de bout en bout. Prions juste de ne devoir attendre encore sept ans pour la suite.
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