En dix ans d’existence, le quatuor suédois considéré par les spécialistes du genre comme une des références du stoner, ne m’a jamais déçu et ce n’est pas en alignant des pépites comme en contient ce quatrième album qu’ils sont prêts à le faire. Enregistré dans l’austérité d’une ex-forteresse de l’armée soviétique dans la baie d’Helsinki, le Seawolf Studio, par Miko Poikalainen, cet album est direct, incisif et sans artifices inutiles.Produite par le groupe, cette œuvre est la plus aboutie de toute leur discographie (ce qui n’est pas peu dire). Sans jamais relâcher la pression, Dozer aligne titre sur titre avec une facilité déconcertante et retranscrit sur disque l’intensité scénique qui a largement contribué à l’estime qu’on lui porte aujourd’huiLa rythmique est bien plombée avec la frappe métronomique de Daniel et l’appui de Johan et de sa basse dévastatrice ; cette lourdeur rappelle d’ailleurs plus les concerts du groupe que ses précédents albums (ou split mythique). Frederik n’a pas changé son style vocal, mais l’appui d’effets plus ou moins bien senti, moins en ce qui concerne ‘The Roof, the river, the revolver’ – sur la voix permet au groupe d’élargir un peu le spectre habituel. Tommi le guitariste solo, accompagné dans sa lourde tâche par le chanteur, assène des riffs pas forcément très élaborés, mais ô combien efficaces dans un registre très rentre-dedans.Durant quarante-cinq minutes environ, cet album propose dix titres dont la plupart sont dans la veine de ce que le groupe peu faire de mieux à mon sens : huit compos proche de ‘Supersoul’ ou de ‘Rising” ! Que ce soit le rock rapide de ‘Man on fire’ ou le presque langoureux ‘Days of the future past’, les compos réunies sur cette galette très homogène ont toutes ce petit plus inexplicable qui différencie un bon morceau d’un morceau tout court et ce petit plus doit, dans ce cas de figure, être dû au talent du groupe. Les deux titres restants sont un très long morceau qui dépasse allégrement les huit minutes intitulé ‘Big sky theory’ lequel évolue dans un registre entre le Dozer habituel et le rock progressif et un chef d’œuvre nommé ‘Until man exists no more’ avec la contribution de Troy Sanders qui est une énorme baffe dont j’ai de la peine à me remettre ! Débutant dans un style assez habituel pour la formation, ce morceau s’achève dans une débauche de son qui porte une envolée lyrique toute en noirceur du bassiste de Mastodon. Que du bonheur !Cet album frise la perfection et je ne me lasse pas de le faire tourner et tourner encore dans tous les lecteurs possibles.
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