Duel est un groupe que nous apprécions tant, que leur effort précédent, In Carne Persona, nous avait un peu laissé sur notre faim, proposant certes une poignée de bons brulots, mais associés à quelques titres plus « faciles ». Autant dire que l’on attendait cette nouvelle livraison des texans avec une légère anxiété.
Il leur aura fallu moins de trois ans pour composer et enregistrer ce Breakfast with Death (à l’artwork peu enthousiasmant) et ses neuf titres pour 38 minutes (un standard impeccable pour leur style). Autant dire tout de suite qu’ils n’ont pas changé grand-chose à leur recette, ce qui n’est pas fait pour nous déranger.
On retrouve donc sur le disque une généreuse représentation de tous les styles que Duel se complaît à développer et hybrider depuis les débuts de leur carrière, produisant une sorte de heavy rock old school énergique, empruntant autant au punk rock qu’au Heavy Metal (un grand écart difficile à maîtriser), parfois empreint de plans de classic doom metal bien old school, l’ensemble baignant dans un déluge de groove probablement endémique du Texas, et de généreux et jouissifs soli de guitare en guise de cerises confites sur le gâteau.
Le sens du riff de Tom Frank fait mouche quasi systématiquement, à l’image des dévastateurs « Ancient Moonlight », « Fallacy » (un riffing metal énervé), ou le pattern mélodique de « Berserker ». Les atours plus proto hard rock sont toujours bien présents aussi, comme sur « Satan’s Invention » (d’autant plus avec son solo en harmonie), ou le catchy « Tigers of Destruction ».
Dans le segment plus « metal », on trouve aussi son compte avec les solides « Greet the Dead », « Fallacy » ou encore « Chaos Reigns » (qui développe un gros metal plutôt doom sur son couplet… et limite thrash sur son refrain !).
Au bout de quelques écoutes seulement, l’habileté d’écriture du groupe se dessine à travers des passages que l’on se plaît très vite à entonner, à l’image du couplet de « Fallacy » ou des refrains de « Berserker » ou « Pyro » par exemple. « Pyro » puisqu’on en parle, repose largement sur une rythmique très punk rock, une inspiration que l’on retrouve aussi derrière le massif « Burn the Earth », même si ce dernier repose sur un spectre musical bien plus dense et audacieux – probablement l’un des meilleurs titres de la galette. En bref, ça ratisse toujours aussi large, mais le squelette musical de Duel reste d’une constance irréprochable, picorant ici ou là des éléments qui viennent avant tout servir l’efficacité d’un ensemble de compos punchy (peu ou pas de mid-tempo sur cette galette).
Vous l’aurez compris, ce Breakfast with Death, s’il n’est pas parfait, est à classer parmi les meilleures galettes de Duel : même s’il ne peut se targuer du charme frais et de cette prod garage qui a fait l’aura de ses deux premières galettes, ce dernier disque représente un groupe prêt à prendre un nouvel élan et, espérons-le, à atteindre une notoriété plus représentative de ce qu’il a à proposer dans le paysage musical actuel.
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