Le « Tales » du groupe Iota, sorti lui aussi sur Small Stone, il y a quelques années, avait été une excellente découverte. Avec la disparition discrète du groupe, ne nous reste plus à nous mettre sous la dent que Dwellers, le nouveau combo de son leader, le chanteur-guitariste Joey Toscano. Il y a quelques mois sortait donc ce « Good morning Harakiri », premier LP de ce trio composé de Toscano et de deux potes issus d’un obscur combo de doom US. Evidemment, et c’est rassurant en soi, on retrouve bien la voix subtilement ravagée de Toscano tout au long de ce disque, même si elle ne se tire pas la part du lion, les parties chantées étant minoritaires par rapport aux nombreux passages instrus, soli, jams, etc… Concernant le genre musical, on est toujours bien en contrées stoner, avec des jams blues-psyche un peu plus développées que Iota (voir les 10 minutes du lancinant « Vultures » et sa clôture sous forme de jam instrumentale aérienne, ou encore de l’épique « Old honey »). Les autres titres sont virulents, rêches, colériques, fiévreux… Fait saillant, la production de l’ensemble propose un traitement du son assez couillu : probablement pour mettre en avant la qualité intrinsèque des compos, la mise en son est particulièrement homogène d’un titre à l’autre. Basse ronde et juste assez saturée, gratte fuzzée bien comme il faut sur les soli, chant un peu distant… Impeccable.
Au final, ce disque manque peut-être un peu de « coefficient catchy » pour sortir la tête de la mêlée : comparé à d’autres sorties 2012 (dont certaines de leurs confrères d’écurie, Small Stone), le groupe manque d’un élément marquant, de caractéristiques qui feront qu’on l’écoute en boucle inexorablement. Ne nous méprenons pas, ce disque s’écoute avec un plaisir non feint, ses compos sont efficaces et accrocheuses, mais au bout d’une demi-douzaine d’écoutes, on a le sentiment d’en avoir fait le tour. Néanmoins, la qualité du combo et son assertivité musicale me donnent envie d’entendre leurs futures productions, car on sent un très gros potentiel à travers ce, quand même, très bon disque.
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