Comme la plupart d’entre nous (enfin, j’espère, sinon vous serez pendu par les parties intimes et fouetté avec un cactus frais), vous avez pleuré la disparition du groupe Egypt l’an dernier, annoncé laconiquement par le biais d’un vulgaire post sur Facebook. Après plusieurs albums mythiques, la formation du Dakota du nord raccrochait les guitares et nous abandonnait seul au bord du désert. C’est pour cela que l’on applaudira des deux mains le retour du projet El Supremo, sorte d’enfant légitime d’Egypt car fondé par Chad Heille et Neil Stein, 2 ex-pharaons qui ont fait les belles heures d’Egypt entre 2012 et 2018.
On parle bien d’un retour car El Supremo avait déjà sorti un EP éponyme il y a onze ans de cela mais ce n’était qu’un projet solo du batteur Chad Heille, qui jouait alors de tous les instruments et s’occupait seul de l’enregistrement et de la production (il était malgré tout épaulé par Tom Canning et Neil Stein qui s’occupait alors des solis de gratte). Puis Chad et Neil ont rejoint Egypt pour 3 albums, un split et d’innombrables apparitions sur des compilations diverses et variées. Sans oublier des tournées à rallonge qui les verront visiter plus de quinze pays et de nombreux festivals à travers la planète.
Egypt s’en est donc allé l’an dernier et El Supremo peut donc ressusciter par le biais d’un flamboyant LP intitulé Clarity Through Distortion, sorti sous un sublimissime artwork. Quelques jours plus tard, ce sera la première apparition sur scène (le 17 juin dernier plus précisément) en première partie de Year of the cobra à l’Aquarium bar de Fargo, ville natale du combo. Heille et Stein étant alors accompagnés de l’organiste Chris Gould et du bassiste Cameron Dewald, qui officie également avec Gorganterron.
Vous allez me dire, et la musique dans tout çà? Si vous êtes des adeptes du stoner instrumental planant d’Egypt, vous allez vous régaler à l’écoute de Clarity Through Distortion. Car de l’intro en passant par l’extraordinaire “Moanin’ And Groanin’” (dix minutes d’orgasme auditif, rien de moins) jusqu’au tellurique “Lotus Throne”, El Supremo nous convie à passer une heure totalement jouissive, absolument inoubliable et sans être une seule seconde ennuyeuse (ce qui est assez rare pour un disque instrumental). Monumental, grisant et simplement indispensable.
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