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Elder – The Gold & Silver Sessions

Elder, meilleur groupe de la terre depuis Alphaville nous reviens après deux ans d’absence et leur dantesque “Reflections of a Floating World”. En 2017 les américains nous délivraient une véritable merveille d’écriture, de savoir-faire, un écrin dantesque aux contours bien trop sexy pour nous autres mortels, le maître étalon de leur discographie.
La suite les vit arpenter scènes internationales et festivals dédiés où l’apport d’un second guitariste prolongea la richesse de leur opus sur les planches. Une véritable innovation qui permit à DiSalvo d’exprimer plus encore son amour du lead éternel et d’apporter un espace supplémentaire à la section rythmique.

2 ans après donc. Une attente interminable et la venue, enfin, du petit dernier. “Petit” en effet car EP dans le fond et la forme : ce disque s’inscrit dans l’initiative “Postwax” lancée par le label Blues Funeral, qui consiste en 7 albums dont les sortiées sont planifiées sur un an (Elder est le premier), avec des inédits uniquement, de la part de groupes aussi variés que Elder – donc, Lowrider, Domkraft avec Mark Lanegan, Spotlights, Big Scenic Nowhere (Bob Balch, Gary Arce, Nick Oliveri,…), Besvarjelsen…

“The Gold & Silver Sessions” apparaît après écoute plus comme piste de réflexions qu’objet définitif. Entendre par là que les trois titres composant ce nouvel essai semblent s’étirer plutôt comme de longs jams et de belles tentatives de faire éclore une nouvelle grammaire chez Elder que de véritables compositions avec âmes et gonades saillantes.
Nouvelle grammaire donc puisqu’une part conséquente de l’espace sonore est offerte aux sons clairs et aux idées limpides. Un axe hyper cohérent avec une certaine esthétique développée notamment chez Stickman Records. Il suffit de ré-écouter le dernier album de Weedpecker et les longs titres de Motorpsycho pour se rendre compte de cet amour des instants limpides, de la note précise peu ou prou napée d’un léger crunch. Cette volonté d’éclaircir littéralement les propos permet une écriture plus claire dans les envies prog des groupes. Un bon point donc qui permet en plus d’offrir un champ de fréquences large pour les ajouts de claviers et autres nappes de spatialisation.

Les trois titres sans distinction, et malgré leur durée variable, peinent à trouver un véritable but laissant l’auditeur sur ce goût étrange d’inachevé. Les fameuses guirlandes de notes-lead ne sont plus les maîtres à bord et cette relative absence désarçonne quelque peu. Il ne ressort pas non plus de cette écoute de maître-riff scotchant le sang et les envies.
On traverse le EP avec la satisfaction d’entendre le groupe tenter de nouvelles saveurs mais avec la frustration de ne pas le voir les magnifier pour ensuite les exploser en un grandiose cataclysme sonore. On se surprend parfois à souhaiter que le titre s’arrête tant les riffs principaux ne soulèvent pas l’enthousiasme, “Illusory Motion” pour ne pas le citer.

“The Gold & Silver Sessions” comprend dans son titre ce qu’il faut attendre de lui. Des sessions. Et donc du bon, du moins bon, de l’inattendu mais aussi du passable. Des réflexions donc, des axes de travail qui permettront au groupe de s’ouvrir à d’autres horizons et de sortir une suite qui fasse honneur à son prédécesseur. Difficile donc de juger le nouvel effort du combo et de le considérer comme un élément essentiel de la discographie. Il sera intéressant, par contre, d’y revenir une fois le prochain long effort développé.

Note de Desert-Rock
   (6.5/10)

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