Parmi les groupes qui ont marqué la dernière décennie, il est difficile, voire impossible de ne pas citer le nom d’Elephant Tree. En seulement trois albums, les Londoniens ont fait fondre nos petits cœurs de doomer avec leur capacité à être à la fois aérien et aussi massif qu’une montagne.
Faisons un saut dans le temps, et infligeons-nous un bon coup de vieux par la même occasion, avec leur premier album Theia en 2014 qui surprend déjà par sa lourdeur, ses sonorités plus folk, et son couple de chant, complètement moelleux et naïf d’un côté, et rugueux, désespéré de l’autre. Vient ensuite, en 2016, la bombe éponyme qui a fait la renommée du groupe en dégommant tout sur son passage. Tout est dans cet album : puissance, délicatesse, riffs groovy et saignants, et à nouveau ce couple de chant qui se répond parfaitement. Et puis début 2020, en tout début de confinement, le groupe se met à risque avec le très réussi Habits en conservant son intensité sonore, mais apportant un je ne sais quoi de plus qui rend l’album tout simplement beau à écouter.
Alors voilà revenons au présent, Elephant Tree célèbre cette année ses 10 ans ! Et généreux comme ils sont, ce sont eux qui offrent le cadeau ! Voici donc pour notre bon plaisir Handful of Ten, un album particulier qui regroupe trois démos d’anciens titres ainsi que trois morceaux inédits.
Côté démos, le groupe pioche d’abord dans l’album Theia avec le titre “Attack of the Altaica” boosté aux stéroïdes au niveau de la basse. A noter aussi l’ajout plutôt cool d’extraits de film venant amplifier l’ambiance pesante du morceau. On a ensuite deux titres de Habits. Le génial “Birds” dans une version où l’outro du titre est encore en construction et amène un côté un peu plus sauvage au morceau, et puis “Faceless” et ses riffs colossaux qui viennent nous secouer un peu plus violemment que d’habitude. Globalement, ces démos bénéficient d’un son bien plus lourd, se rapprochant de ce qu’on peut avoir en concert ! Autant dire que c’est le bonheur assuré !
Au niveau des inédits, le titre “Visions” se met rapidement en évidence. Enregistré pour le projet musical/cinématographique The Planet Of Doom (incluant notamment Ufomammut, Conan, Slomatics ou Vokonis… va falloir s’accrocher fort à son slip Sleep !), “Visions” résume en sept minutes toutes les qualités du groupe. On est comme dans un rêve aux images ralenties et distordues se faisant effacer brutalement par un riff triple épaisseur et une voix de damnée provenant du plus profond de l’espace… le KO est complet, mais on appuie sur repeat dès que l’on reprend ses esprits ! Les morceaux “Try” et “Sunday” sont malheureusement un peu moins marquants malgré le rythme plus nerveux et efficace de “Try” (et sa fin me rappelant bizarrement Red Fang), qui viendra aisément foutre la pagaille dans une fosse de concert, et les riffs pesants de “Sunday”.
Au final, que penser de ce Handful of Ten ? Eh bien la meilleure réponse c’est de ne pas réfléchir et de profiter à fond de l’offrande. Déjà, car elle est qualitative, et surtout parce qu’Elephant Tree vise tout simplement avec Handful of Ten à nous faire plaisir et célébrer 10 ans de doom éléphantesque ! Alors célébrons avec eux, et profitons-en aussi pour nous replonger dans leurs albums studios (et leur album live Day of Doom, à ne pas oublier !). Et puis pour ceux qui ne sont pas rassasiés, rendez-vous fin Octobre pour de nouvelles aventures !
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