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Firebreather – Dwell in the Fog

Avec ce troisième album (le second chez RidingEasy), le trio suédois enfonce le clou déjà planté avec sa précédente galette, Under a Blood Moon, en 2019. Dwell in the Fog est meilleur en tous points que son pourtant déjà très bon prédécesseur. Les premières écoutes plantent un décor que l’on connaissait déjà, dans les largeurs : un doom sludge lourd et poisseux envahit les haut parleurs pendant les 40 minutes de l’album. L’ensemble est si dense et oppressant qu’on a du mal à s’en détacher, et les écoutes s’enchaînent finalement pour petit à petit qu’on se laisse absorber par l’animal. La basse colossale du nouveau venu Nicklas Hellqvist dresse un socle mélodique massif appréciable, que vient compléter le jeu de batterie surpuissant (et pas avare en groove) de Axel Wittbeck. Une musique de fondement metal, un gros jeu de basse, un batteur remarquable… Clairement, plus encore que ses prédécesseurs, Dwell in the Fog rappelle le Mastodon des débuts (Remission surtout) dans ce qu’il avait de puissant, majestueux, sans concession et… intelligent. Sacrée comparaison vous en conviendrez. Pourtant, plus qu’à son tour, on retrouve cette finesse d’écriture dans les compos de Firebreather : les arrangements sont très malins, et les compos sont souvent rehaussées d’un ou plusieurs véritables moments de grâce. On notera par exemple le très majestueux pont central de “Kiss of Your Blade”, l’intro dévastatrice et écrasante de “Spirit’s Flown” emmenant à un refrain sublime, les leads enivrants du final de “The Creed”, le couplet groovy (un jeu de batterie impeccable) de “Weather the Storm”, le break de “Sorrow” matraqué par Wittbeck… Forcément on pense aussi à High On Fire quand nos suédois poussent les sonorités dans un bain purement metal – ce qui est finalement le cas sur l’ensemble de la galette, reconnaissons-le.

Autre point marquant de la musique du trio, le chant de Mattias Nööjd est un peu le fil rouge de ce disque, l’élément monolithique fédérateur : stable et robuste, le chant tout en gutturalité rocailleuse du barbu manque un peu de modulations sur la longueur, mais se place toujours intelligemment, avec efficacité. Son jeu de guitare vient évidemment structurer l’ensemble, qui via des riffs puissants et efficaces, qui par des leads jamais démonstratifs et toujours mélodiques et originaux, et surtout au global en support d’une rythmique bulldozer (en ça la formule du power trio fonctionne à plein ici, avec une efficacité décuplée quand Nööjd vient s’allier à ses collègues déjà redoutables en rythmique).

Tout à la fois agressif et subtil, puissant et mélodique, Firebreather a beau évoluer sur un chemin parallèle du doom le plus classique, il enrichit finalement le genre par ce qu’il y injecte en terme d’hybridation avec tout un pan d’influences metal notamment. Ces gars-là confirment tout le bien qu’on pense d’eux.

 


Note de Desert-Rock
   (8/10)

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