Venus d’influences aussi variées que le Punk, le Ska, la Funk ou le Rock Psyché, les quatre musiciens de Frank Never Dies assemblent leur savoir-faire depuis 2018 dans une musique qui se présente comme un paysage cinématographique constitué de guitares seventies, de synthés vintage et de chants diffus. Les ingrédients semblent pour le moins alléchants et propices à une balade déboussolée en terres inconnues, direction Red Moon Rising, le dernier album en date du quartette italien Frank Never Dies qui est signé chez Argonauta Records
Peu de chant, peu de guitare, mais un peu de tout en abondance. Des sonorités indéfinissables et un genre qu’il serait vain d’essayer de cerner. On pourrait aussi bien penser à Pink Floyd, les Doors ou Jello Biafra (au fond, pourquoi pas ?). Frank Never Dies, c’est un peu ce genre de choses que l’on pourrait classer dans les inclassables, dire que c’est de l’expérimental comme on dit c’est de la World Music, bref, lui coller un qualificatif alors que cela n’est pas vraiment pertinent.
Il serait compliqué de parler pendant des heures d’un groupe qui livre tout à la fois un psychédélisme éthéré sur “Peep Show” et “The Fortune Teller”, adossé à un chant scandé et incantatoire sur des rythmes tribaux lors du titre “Red Moon Rising”. Frank Never Dies part dans tous les sens et finit au-delà de nos frontières avec un morceau sorti tout droit du versant confidentiel de la pop gavée de synthé des années 80 avec “Know My Name”, qu’on pourrait également relier au jazzy “Living Spell” par un fil conducteur Trip Hop. On passe par une palette complète d’interprétations, chaque morceau ayant sa propre couleur, comme lorsque derrière des couches de reverb et une basse venue de l’Acid jazz des années 70, on perçoit d’étranges nappes de synthé. Quand on se laisse couler avec Audrey pour un voyage inquiétant et grave, c’est sur les berges du Post Rock que l’on finit. On y reste à se prélasser jusqu’à la piste suivante, “One of These Nights”, et on y revient goûter à “The Fortune Teller” une fois de plus. Au final il semble plus pertinent d’aller écouter l’œuvre que d’en discourir longuement.
L’effet que produit Red Moon Rising est assez curieux, à la fois linéaire et déroutant. Linéaire car les morceaux s’imbriquent les uns dans les autres et se succèdent parfaitement; déroutant car faisant appel à tant de genres qu’on ne sait pas bien sur quel pied danser, trop habitués sans doute que nous sommes à écouter des albums bien sagement monomaniaques. Quoi qu’il en soit, Frank Never Dies signe ici une belle escapade qu’on vous recommande chaudement.
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