Mon dieu qu’il a été frustrant de suivre les pérégrinations de Freedom Hawk ! Apparu en 2007, le trio de Virginia Beach – sorte de nul part mais avec la plage – a su immédiatement séduire les connaisseurs de la chose heavy, avec sa science du riff, héritée de leur proximité avec le deep south redneck, et un je ne sais quoi de sophistiqué, un savoir faire à la manière d’ASG, leur quasi voisin de Caroline du Nord. Le genre de groupe qui rassemble les bikers, les surfeurs et les bucherons dans un même élan de rock franc du collier (de barbe). Leur second album, éponyme, publié en 2009 chez Meteor City, ayant séduit tout ceux qui dessus s’étaient penchés, c’est donc tout naturellement que le combo de T.R. Morton (dont la voix rappelle – une fois n’est pas coutume – celle d’Ozzy) rejoint l’écurie Small Stone Records, refuge de Wo Fat, Gozu et autres Lo Pan. La famille du riffing US semble alors au grand complet. Holding On est publié en 2011 et le moins que l’on puisse dire c’est que l’auditeur est resté sur sa faim. Certes quelques titres (tels que l’inoubliable « Indian Summer ») font mouche mais l’ensemble, répétitif, rend la digestion difficile. C’est pourtant à ce moment que le combo vient en Europe et fait étal d’une habilité à enflammer les concerts qu’on ne retrouve finalement que chez les américains. Leur sens du show et leur passion pour le riff fait mouche et met à genoux ceux qui sur scène les ont découverts. Puisqu’ils savent aujourd’hui comment traverser les océans, il ne manquait plus au faucon qu’un album solide pour asseoir sa réputation de par chez nous, comme a su le faire Wo Fat les années passées.
C’est d’ailleurs ce que promet ce quatrième opus, Into Your Mind : rentrer dans nos esprit et les marquer. Pour de bon. Malheureusement, le contrat n’est – comme à chaque fois avec Freedom Hawk visiblement – qu’a moitié rempli. A l’instar d’Holding On, Into Your Mind souffle la canicule et la glace pilée : on retrouve sur cette nouvelle livraison une pure réussite (« Lost In Space ») et quelques moments chaleureux (« Blood Red Sky », « Waterfall », « Into Your Mind ») mais l’invasion de cerveau promise n’a pas totalement lieu. Reconnaissons qu’il est difficile d’être original lorsque l’on fait ce genre de rock, qui doit tout à l’efficacité du riff, d’autant avec le timbre de voix de Morton, rappelant minimum 20 ans de stoner à chaque intonation. S’il ne fait nul doute que les meilleurs moments de ce disque serviront au mieux les set-lists des lives incendiaires des faucons libres, il reste au groupe à se débarrasser de quelques gimmicks récurrents (l’idée de commencer les trois quarts de ses titres par des paterns de batterie par exemple) et de nous revenir avec un cinquième album qui, à défaut de nous captiver l’esprit, devra purement et simplement nous faire exploser la cervelle.
Point Vinyle :
Comme toujours avec Small Stone Records, les vinyles sortent en 500 exemplaires couleur (Orange pour celui ci), 180 grammes avec download card. Bref l’outil idoine pour les mordus de Lps, et l’occasion idéale d’admirer en grand format la pochette signée du frenchie Antoine Desfarges d’Headband Design.
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