Tas Danazoglu est le genre de personne que l’on oublie pas, notamment grâce à son effrayant tatouage facial, qui a fasciné plus d’un fan d’Electric Wizard lorsque ce dernier a tenu la basse au sein du groupe, pour l’album Black Masses (2010) et la tournée qui a suivi. Mais le chypriote, véritable globe trotter, notamment pour son activité de tatoueur, est aussi un hyper actif musical, ce dernier étant la tête pensante et chanteur du groupe de black/thrash Satan’s Wrath et bassiste au sein de Mirror, formation heavy/hard 70’s dont le troisième album sort en avril chez Cruz Del Sur Records. Friends of Hell, l’autre mamelle de son adoration pour les musiques occultes, répond à une promesse que Danazoglu avait faite au guitariste espagnol Jondix, qu’il a côtoyé au sein de Great Coven et Eight Hands For Kali au début des années 2000 : refaire de la musique ensemble et s’entourer d’amis eux aussi venus des enfers. Ces amis ayant des noms plus ronflants que la moyenne puisqu’il s’agit de Taneli Jarva (basse/ex-Sentenced, ex-Impaled Nazarene) et Albert Witchfinder (voix/ex-Reverend Bizarre), le groupe a vite distillé un parfum de supergroupe avec l’excitation et l’angoisse qui vient avec.
Friends of Hell n’est pas un supergroupe. Jamais. Parce que si le CV des musiciens a de quoi allécher le doomster en goguette, il s’agit tout de même de seconds couteaux – certes aiguisés – du circuit, Albert Witchfinder mis à part. Et c’est bien leur amitié, et leurs accointances musicales (en plus de leur passion pout le tatouage, le métier de Jarva et Danazoglu) qui les a réunis. Cette pression enlevée, il est possible d’apprécier le disque pour ce qu’il est : 40 minutes de doom traditionnel, fort en riffs (« Shadow of the Impaler », « Evil They Call Us ») et en refrains incantatoires (« Into my Coffin », « Belial’s Bell », « Friends of Hell »), ayant de quoi remplir le coeur noir et glacé des fans du genre, qui n’ont pas – malgré ce que l’on pourrait penser – 5 disques du genre par an à se mettre sur la dent. Friends of Hell invoque Pentagram (Bobby Liebling a d’ailleurs un temps été envisagé derrière le micro), Trouble ou Cathedral, se réfère aussi évidement à Witchfinder General (Friends of Hell étant le nom du second album de ces pionniers du heavy doom anglais) et sonne comme un hommage à toute cette scène. La basse claque, sans fuzz ni artifice, les guitares dessinent des pentacles dans nos esprits et bien sûr la voix de Witchfiner colore très nettement le disque d’une bizarre révérence. Rien de nouveau sous le soleil (noir) mais le disque contient parmi les meilleurs riffs du doom game actuel faisant aisément oublier quelques morceaux un poil plus faibles (« Orion’s Beast » ou « Wallachia » mais c’est pour chipoter).
Ce premier album de Friends of Hell est une franche réussite, un bonbon pour les fans du genre, dont on espère une carrière plus pérenne qu’un simple happening de routier du doom. On a toujours en tête le coup With The Dead, qui après un super album et quelques apparitions lives a déçu, avec un second effort peu mémorable et une mise en sommeil depuis 2017. Pour Friends of Hell on veut du “Doom over the World”. Et vite!
Point vinyle:
Rise Above aime ce format et sait que nous l’aimons aussi. Le label propose donc sa classique version Die Hard (100 exemplaires, avec patch, insert collector et compagnie) ainsi que d’autres couleurs (200 purple, black & white splatter, 500 trans black et 400 solid purple pour les USA). Rajoutez à cela 500 versions noire classique et vous n’avez que l’embarras du choix.
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