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Fu Manchu – We Must Obey

Le quatuor californien fait partie depuis quelques temps déjà des valeurs sûres du style que nous abordons dans ces pages virtuelles. En constante évolution depuis sa genèse, cette formation a, à maintes reprises, opéré des mutations dans ses rangs ce qui a engendré des sorties assez inégale, mais franchement toujours assez bonnes.
Suite au passable ‘Start The Machine’ qui est un peu trop lisse à mon goût, le groupe, qui est resté tel quel, a quitté le désert californien pour intégrer le Grandmasters Recorders studio d’Hollywood en compagnie d’Andrew Alekel qui co-produit, ce type-là était déjà de la partie sur le bijou que demeure ‘Songs For The Deaf’ de Queens Of The Stone Age, ces onze nouvelles compositions. Comme quoi ça doit aider d’être signé sur une major.
Je profite de faire un petit commentaire sur l’horrible pochette qui orne le support contenant ces trente-six minutes stoner entre fuzz-rock et desert-punk : elle est horrible et compte tenu de ce que le groupe a déjà proposé par le passé, on est en droit de se poser des questions quant aux goûts visuels actuels de ses membres. Exit les références aux sports mécaniques, au skate ou au désert ! ‘We Must Obey’ a une tronche de skeud punk préhistorique et c’est dommage.
N’empêche que, heureusement, c’est pas la pochette qui influence ce qu’il y a dedans sinon on déchanterait souvent avec ce que nous propose une bonne proportion des groupes stoner et affiliés.
Cette production se situe musicalement dans un registre assez proche de ‘King Of The Road’ ou de ‘The Action Is Go’ sans ses parties planantes puisque seuls deux titres dépassent les quatre minutes. Ces vétérans de la scène flirtent même avec le punk rock sur ‘Between The Lines’ qui atteint à peine une minute trente secondes. Le côté un peu brut des productions présentes me rappelle même ‘Daredevil’ que le groupe commis il y a plus de dix ans et qui demeure un de leurs disques que je préfère. Pas brouillon du tout, cet album possède une âme furieusement rock’n’roll sans excès de surproduction et c’est tant mieux.
Loin de s’être assagi avec les années, nos lascars proposent de véritables brûlots menés pieds au plancher par une section rythmique survitaminées tel ‘Knew It Along’ et ‘Let Me Out’ lesquels forment une base parfaite pour les grands riffs fuzzy dont le groupe semble ne pas s’être lassé depuis ses débuts. Quelques titres interprétés avec plus de retenue comme ‘Moving In Stereo’ et son intro désertique ou ‘Sensei Vs. Sensei’ et sa touche surf complètent cette production gorgée du soleil étouffant du désert. Enfin, ce nouvel opus de Fu Manchu ne serait rien sans le fabuleux ‘Lesson’ qui résume à lui seul ce que le groupe propose de mieux tant dans le trend presque planant avec ses lignes de basse distillées avec précision ainsi que dans ses passages nettement plus débridés avec ses riffs distordus assénés avec force urgence.
Un nouveau chapitre qui me réconcilie avec Fu Manchu qui s’apprête à débarquer sur le Vieux-Continent. Pourvu que ça dure.

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