Pour résumer la carrière de Fu Manchu en quelques lignes, il suffit de rappeler ces deux informations : trente ans de carrière et douze albums Studio avec ce Clone of The Universe. Autant dire que le quatuor ne s’est jamais reposé sur ses lauriers en s’imposant comme l’un des groupes piliers du style Stoner/Rock. Alors que les Californiens sont toujours restés fidèles à eux-mêmes, comment réussir à tenir aussi longtemps et à conserver une aussi grande reconnaissance ? C’est ce que nous allons tenter d’expliquer avec ce nouvel opus.
La grande force du groupe réside tout simplement dans cette magie du son facilement reconnaissable dès les première secondes : une texture Fuzz et rythmée, souvent imitée mais jamais égalée. En effet, ce nouvel album confirme encore une fois qu’on peut très bien conserver son authenticité artistique tout en réussissant à captiver le public. Il suffit d’avoir assisté à ce super concert à la Maroquinerie de Paris en octobre 2016 pour comprendre qu’entre son public et le groupe une grande histoire d’amour s’intensifie à chaque album. Mais depuis les deux derniers albums (Gigantoid et Signs Of Infinite Power), on ressent quand même l’envie de renouveler cet univers sans pour autant user d’artifices instrumentaux ou d’effets supplémentaires.
D’un point de vue général, la galette est Rock à souhait avec deux ambiances très différentes : une première partie d’album colorée et donc assez classique, et, une deuxième partie beaucoup plus sombre, voire pessimiste. On a l’impression d’être dans un film d’horreur : au début, on s’amuse avec innocence, puis on tombe sur des monstres et l’histoire se termine mal. Cette double lecture s’explique en décortiquant les morceaux. En effet, des titres comme « Intelligent Worship » et « Don’t Panic » sonnent comme ce que la bande nous a toujours habitué à entendre : du Fu Manchu. Mais il n’en demeure pas moins qu’on prend toujours autant de plaisir à écouter ces pistes avec « coolitude », tels des skateurs californiens : claque en plein visage, Fuzz à souhait et solos lourds appuyés par de la wah-wah.
Puis on arrive à cette seconde partie plus creusée dans sa profondeur rythmique et instrumentale. C’est justement le titre « Slower Than Light » qui trace la démarcation : on ralentit la cadence à coup d’intro de basse, on se pose puis tout d’un coup, on explose vers la dépression lourde à base de Flanger. « Nowhere Left to Hide » ainsi que le titre éponyme « Clone Of The Universe » s’ensuivent pour proposer des tons encore plus sombres et sinistres. Tout cela grâce à un tempo plus lent, plus lourd mais en conservant cette inspiration non négligeable du groupe qu’est le Punk. Enfin, l’album se termine avec un titre phare et monstrueusement exquis : « Il Mostro Atomico ». Un majestueux morceau instrumental qui libère tout l’arsenal artistique des Californiens : changement de tempo, groove à souhait, son Fuzz de l’enfer et lourdeur envoutante. On y notera la participation d’Alex Lifeson du groupe Rush.
On peut donc dire que ce « Clone of The Universe » arrive à point nommé dans la discographie du groupe. C’est sans aucun doute l’un des meilleurs albums qu’ils aient pu faire. Savourez-le avec délice et sans modération.
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