Certains albums nécessitent plusieurs écoutes pour pouvoir être appréciées à leur juste valeur. Il faut s’en imprégner, qu’ils vous pénètrent (les esprits mal tournés, levez-vous…) et rentrent petit à petit dans votre inconscient et c’est seulement à ce moment-là que vous savez si vous aimez ce que vous écoutez ou non. Et puis il y a les autres, dont l’immédiateté de la qualité vous saute aux oreilles dès les premières secondes. Gaupa fait partie de ces formations dont vous tombez raide dingue après seulement quelques sillons. La musique de Gaupa (qui signifie « lynx » dans leur langue maternelle, le suédois) a quelque chose en plus, ce petit truc qui vous emporte dans un tourbillon de sensations et de sentiments.
Ce premier EP a été balancé sur le net en juin 2018 mais c’est seulement maintenant depuis quelques jours qu’il a été édité sur support physique (chez Kozmik artifactz), autant dire une éternité pour ceux qui l’ont découvert l’an dernier et qui rêvaient de tenir dans leurs mains cet objet au visuel totalement dingue, représentant un lynx bariolé aux couleurs éclatantes. Déjà, l’an dernier, cet EP 5 titres avait obtenu de très bons retours auprès de la critique, louant des qualités de compositions impressionnantes et des sonorités permettant aux auditeurs de s’élever haut dans le ciel sans avoir recours à d’improbables substances. L’été dernier, Gaupa avait même foulé les planches du Sweden rock, une institution du genre, pour l’une des premières prestations scéniques du groupe et qui aura marqué l’auditoire.
Alors, pour ceux qui n’aurait pas encore écouté Gaupa, c’est comment au juste ? Eh bien, prenez ce qui se fait de mieux dans le stoner rock contemporain (ambiances enfumées posées sur une rythmique vindicative, grosses guitares) et ajoutez-y une voix, mais pas n’importe laquelle : une voix de prêtresse chamanique, un organe irréel qui couvre plusieurs octaves et qui rappelle les plus grandes en la matière, de Jessica Thoth à Elin Larsson. Sans oublier Björk, l’elfe islandais le plus dingue de la planète, qu’on croirait entendre tout au long des cinq titres (c’est d’ailleurs parfois assez déstabilisant).
Vous l’aurez compris, je suis tombé raide dingue de ce premier EP en forme de coup de maître pour le quintette suédois qui, je l’espère, continuera sur sa formidable lancée au fil des années. Ne reste plus qu’à croiser leur route un de ces jours pour les apprécier en live ce qui, je pense, ne sera pas difficile… En attendant, je ne peux que vous conseiller de jeter une oreille sur cet EP franchement grandiose et qui ratisse large en terme de variété de genre (doom, psych, desert rock, classic rock…) pour satisfaire tout le monde.
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