Depuis treize ans, Geezer inonde la scène stoner de ses compositions cool et bluesy. Une fois encore le trio de New-York vient poser sur galette son groove souple comme un gant de peau et fun comme un spliff trop chargé. Cette fois la plaque s’intitule Stoned Blues Machine et la très belle pochette toute en gouache rouge et noire fait planer sur l’ouvrage la promesse de nous ancrer les pieds dans le sol tout en nous envoyant la tête dans les étoiles, du pur Geezer non?
Le son classieux de Geezer glisse comme le velours sur l’oreille de l’auditeur conquis qui attend toujours qu’un nouvel opus pointe le bout de son nez. Plutôt qu’une description de ce que vous trouverez dans ce Stoned Blues Machine, il faudrait voir cela comme une définition de ce qu’est Geezer. Car oui Geezer c’est quoi?
Geezer c’est le mid tempo d’abord, marque de fabrique indéniable du trio qui emmène sa musique un cran au-dessus du blues rock. La rythmique est toujours impeccable et sait s’accompagner de ci de là d’une pépite qui retiendra l’attention sans jamais être sur-jouée. Puis il y a la fluidité du jeu des trois instrumentistes qui savent se passer le flambeau toujours avec justesse et délivrer une musique pleine de groove et de vie, un truc qui fait planer autant qu’il donne envie de bouger en rythme.
Cet album est comme tous les autres, on se sent porté par “Logan’s Run” ou “Broken Glass” qui envoient des rythmiques aguicheuses, on se laisse porter sur le presque paisible “Saviour”. Enfin l’éponyme “Stoned Blues Machine” mets ce qu’il faut de fun et d’aguicheur pour articuler la plaque. Le fun c’est sans doute ce qui résume le mieux l’écoute d’une plaque ou rythme avec les mains, cowbell, vibraslap et jouet en caoutchouc sont quelques-uns des marqueurs rythmiques qui enjaillent la plaque faisant fi de l’académisme et prouvant que leur musique n’est faite que de plaisir.
Il n’y a pas de surprise avec Stoned Blues Machine, un pur album de Geezer qui fait vivre le blues au travers du stoner et porte haut les couleurs de la détente psychédélique. Cette plaque comme toutes celles qui viennent avant elle font partie des indispensables d’une discothèque. Indispensable non pas parce que meilleure qu’une autre, mais parce qu’elle fait partie d’un ensemble et qu’au hasard on pourra toujours se la repasser et y prendre autant de plaisir.
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