Décidément, Small Stone n’aura de cesse de me surprendre ces derniers temps. L’album de Sloth, d’abord (inchroniquable dans ces pages, même en forçant !), et maintenant ce Giant Brain étonnant. Etonnant car pas vraiment à sa place dans la liste des groupes de Small Stone. Ils jouent du Krautrock, en fait. C’est bon, le terme est lancé : on le retrouve 12 fois dans chaque chronique de l’album, et 27 fois dans la bio du groupe. Bof. Y’a de ça oui, certes. Maintenant, c’est surtout un album qui balance, ça groove de bout en bout, et le tout avec pas mal d’électronique. De l’électronique, et de l’électricité, en fait. Du sample et du riff, du solo et du synthé. Les deux fées électro main dans la main, qui se répondent sur 5 chansons longues mais pas rébarbatives.
On pourrait jeter un voile pudique sur cette nouvelle sortie de notre label ricain préféré et se concentrer sur des sorties plus “viriles” ; mais finalement, au bout de quelques écoutes, on s’aperçoit que Giant Brain n’est pas si éloigné d’un Karma To Burn psychédélique ! Du mythique trio instrumental, Giant Brain garde ce sens de la composition, instrumentale, avec tout ce que ça implique : structuration, progression des chansons, qui tirent en longueur sans se répéter et sans lasser. Psychédélique ensuite, parce que ce sont des nappes de grattes aux sonorités variées (effets divers à coups de wah wah, vernis de fuzz, se perdant dans des échos lointains parfois), tour à tour puissantes et planantes (souvent), qui servent les chansons. On y trouvera aussi des passages bluesy, d’autres dorés d’orgue Hammond ajoutant des touches soul étonnantes.
Au final, restent finalement 5 compos “massues” (encore un paradoxe, pour un album appelé “Plume”), à avaler d’une traite, reposant sur des strates de groove basse-batterie impeccables. A déconseiller formellement aux plus étroits d’esprit, mais un vrai trip pour les musicologues curieux, pas ennemis de l’expérimentation auditive.
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