Décidément, le label ibérique Alone Records ne finit pas de nous surprendre. Après quelques coups de maîtres (Yawning Man, Orquesta Del Desierto, Viaje A 800, Fooz) et d’autres sorties plus dispensables (Ten East) ils nous balancent cette bien agréable galette, à savoir le second album de Glow, quintette madrilène ma foi bien excitant. Alone joue ainsi parfaitement son rôle, en alternant sorties de groupes internationaux, et profond soutien de la scène espagnole, qui le vaut bien, semble-t-il !
Glow, donc. Second album (jamais entendu le premier, désolé). Du tout bon. Du lourd aussi, genre early Sabbath rencontre the Obsessed ; les riffs lourds du premier, le son gras et rêche du second. 8 chansons, presque 70 minutes, pas la peine de chercher très loin : si vous n’attendez d’un album qu’un flot ininterrompu de notes balancées à 200 à l’heure, passez votre chemin. Si en revanche vous aimez le doom “accessible”, les vraies chansons, servies par des riffs tranchants et une rythmique solide et groovy, Glow me semble tout indiqué.
En effet, Glow finalement se détache avec bonheur du doom “pur et dur”, et trouvent leurs marques en s’inspirant de leurs anciens “classiques” (voir les 12 minutes du pachydermique “Doomdriver”, ses riffs lents et lourds), pour y injecter des touches bien à eux, un peu comme des groupes comme Solace peuvent aussi le faire. Exemple, cet orgue Hammond qui vient ponctuer les titres les plus pesants en leur donnant une fraîcheur inédite, presque décalée. Les influences ne manquent pas, et le groupe les assume le plus sainement du monde. Pourquoi tenter à tout prix de sortir de sentiers déjà empruntés par d’illustres prédécesseurs, au risque de tomber dans les travers de l’exercice de style stérile, alors que l’on peut se réapproprier un genre, le mener vers des chemins inédits, en l’enrichissant d’autres influences, d’autres idées.
Rendons aussi hommage aux musiciens, et notamment au chanteur, Ralph, dont le timbre délicieusement rocailleux et le coffre puissant apportent la touche finale à un ensemble par ailleurs irréprochable.
On a beau analyser, triturer le skeud dans tous les sens, au bout d’une dizaine d’écoutes, ce qui reste, c’est une poignée de compos passionnantes, dans le sens où l’on ne s’en lasse pas : on écoute et ré-écoute sans se lasser, en se laissant bercer et emporter par ces refrains mémorables et ces riffs qui tuent.
Bref, les extrémistes du doom (vade retro satanas) ne seront sans doute pas emballés par cette vague de fraîcheur et e naïveté apportée au genre. Les autres devraient être emballés par l’achat (peu onéreux, en plus !) de cette galette.
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