Issu de l’association de Twiggy Ramirez (Marylin Manson, NIN), Chris Goss et Zach Hill (batteur fou de Hella, combo post-hardcore comme on dit dans les magazines branchouilles) épaulés par une série d’invités dont Dave Catching, Goon Moon débarque avec ce EP 10 titres qui flirte avec les 25 minutes. Difficile de cerner cet ODNI (Objet Discographique Non-Identifié) à la première écoute. Les choses ne s’arrangent d’ailleurs pas après la quinzième.
L’album s’ouvre sur un riff bien gras soutenu par une batterie en partie repassée à l’envers qui introduit le morceau suivant, du même acabit et sur lequel Goss essaye de nous effrayer avec ces hululements de fantôme. La fin dégénère en bruitages et c’est là que les choses commencent à se corser sérieusement. ‘Inner Child Abuse’ et ‘The Smoking Man Returns’ forment un ensemble indissociable de collage de larsens, bruitages électroniques, claviers lugubres et accords de basse minimalistes, le tout soutenu par des roulements de batterie chaotiques dont Zach Hill s’est fait le spécialiste. Alors qu’on commençait à être vraiment désorienté, ‘Rock Weird (Weird Rock)’ nous permet de retrouver nos repères malgré un vocodeur et des sons de synthé digne d’un casio offert à votre petit neveu pour sa Noël. Et puis là, surprise ! L’album se termine sur trois excellents morceaux à la structure classique (si on fait abstraction de ‘I Got a Brand New Egg Layin’ Machine’ où Goon Moon repart dans ses délires bruitistes) pour lesquels les bidouillages se font beaucoup plus discrets et la batterie plus disciplinée. ‘Mashed’, avec sa guitare et sa basse acoustique, séduit par son côté entraînant tandis que sur ‘No Umbrellas’, Goss nous fait enfin profiter de sa voix si chaleureuse tout en délivrant un riff bien enlevé que ne renierait pas Qotsa. ‘Apartment 31’ clôture l’ensemble de façon mélancolique pour nous laisser sur un sentiment mitigé.
Cet album est certainement ce que Goss a fait de moins abordable et il faut une belle dose d’ouverture d’esprit pour l’apprécier à sa juste valeur. Si malgré tout vous n’êtes pas réfractaires aux morceaux les plus bizarres de Earthlings? (pour citer une référence), tentez le coup, vous ne serez pas déçus.
(Pour donner votre note,
cliquez sur le nombre de cactus voulus)