Rouge. Rouge sang. Ce disque constitue l’écoulement organique le plus saisissant du moment. Ces trois sujets de la Couronne d’Angleterre ont signé de leur sang un pacte avec le Diable. Vont-ils ramasser un max de brouzoufs ? Devenir célèbres ? Probablement pas. Non, leur deal à eux c’est de pouvoir distiller le ‘Maximum riff mania’. Ce power trio se saigne pour nous le procurer. On se gargarise de ce sang/son lourd et épais. Il a un goût qui rappelle celui des Who, des Grand Funk, voire de Sabbath. Un goût de fuzz. Noble. Racé. De celui dont on fait les Souverains. On saisi mieux, à l’écoute de ce disque somptueux en tous points, que les riffs ont une couleur. Un riff, c’est rouge. Pourtant, malgré ses atours revigorants, ce groupe porte en lui une dimension dramatique. Hérauts d’un rock tel qu’il se ciselait à la fin des sixties, ils sacrifient leur place de winners des temps modernes sur l’autel du vintage. Enregistrent leur disque en analogique (défendant ainsi la plus haute idée que l’on puisse se faire de l’enregistrement). Portent des fringues et des coupes de cheveux rétro. Ils sont magnifiques. Des rebelles des vrais. Ce disque EST le rock’n’roll. Plutôt que d’attendre qu’ils se vident de leur sang, exsangues, offrons leur le nôtre de manière à ce qu’ils puissent continuer de nous régaler à ce point. Leur force vitale est la nôtre. Soutenons-les.
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