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Gozu – The Fury Of A Patient Man


Le Bloodhound Gang avait naguère rendu hommage à Chasey Lain au détour d’un titre mythique. C’est aujourd’hui au tour de Gozu d’y aller de son petit tribute à la gloire d’une autre célèbre actrice : Traci Lords. Mais attention, la filiation musicale s’arrête là car contrairement à mon idole Jimmy Pop, la bande à Marc Gaffney fait, comme la pornstar qu’elle vénère : dans le barbu. Après la sortie remarquée en 2010 de « Locust Season », revoilà donc Gozu avec son second opus : « The Fury of a Patient Man ».

Comme son prédécesseur, le disque foisonne d’idées, de breaks improbables qui prennent systématiquement l’auditeur à contrepied, et de compos aussi variées et riches les unes que les autres. Bref, Gozu bouffe à tous les râteliers et fait la nique à pas mal de monde tant le combo maitrise ses sujets.
Ça démarre en fanfare avec le sublime “Bald Bull”, savant mélange de fuzz Fu-Manchien et de groove Clutchien, pour ne jamais retomber. Que ce soit l’excellent “Salty Thumb” et ses relents de Eagles Of Death Metal, le groovy “Ghost Wipe” (dont l’intro sonne à s’y méprendre comme le “Rape This Day” de Tomahawk), ou le brutal “Charles Bronson Pinchot” (dont le titre à lui seul résume parfaitement la philosophie de Gozu), tous les morceaux de ce deuxième album sont à tomber ! Il suffit d’écouter le mémorable “Irish Dart Fight” (qui fait mouche (quoi de plus normal quand on parle de fléchettes)) et son refrain catchy et entêtant pour s’en convaincre.
Tout sur ce deuxième opus semble peaufiné dans les moindres détails. A tel point que le combo se joue de nous sur le dernier morceau de ce skeud avec ce qui ressemble à une jam session improvisée de 23 minutes, un de ces instrumentaux venu d’ailleurs, répétitif, planant, vibrant, rutilant, envoûtant… le genre de morceaux qui nous fait tous aimer cette musique.
Alors oui, peut-être que Gozu fait dans le cérébral, mais qu’importe, cet album est franchement bien gaulé (bien mieux gaulé que Traci Lords mais moins que Chasey Lain) et nécessitera, si la première écoute s’avère difficile, d’être patient pour en apprécier toute la furie.
Gozu, c’est un peu comme Sega : c’est plus fort que toi !

(Seule ombre au tableau et crime de lèse-majesté pour le fan des Yankees que je suis : un titre dédié à Theo Epstein, ancien manager des Red Sox… mais je leur pardonne volontiers puisque ce n’est pas de leur faute s’ils viennent de Boston)

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