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Graveyard – Lights Out

Un peu à la ramasse (comme d’hab’) sur Desert-Rock, on avait un peu zappé le phénomène Graveyard. On avait pourtant bien trippé sur « Hisingen Blues », leur précédent album sorti quelques mois seulement avant ce « Lights Out ». Faute avouée est à moitié pardonnée non ? Un peu échaudés avec le temps par le phénomène Wolfmother (difficile avec le recul de jauger le groupe, entre folle passion 70’s et parodie…), la déferlante Graveyard, elle, ne souffrait d’aucune ambigüité. Les deux premiers albums du quatuor scandinave ne laissaient pas planer le doute quant à leur intégrité ou leur intention musicale : Graveyard sortait des albums de rock authentiques, en faisant tout simplement abstraction de ce qui s’est passé ces 40 dernières années. C’est pas plus bête à comprendre, et c’est aussi bon à écouter !

Alors du coup, ben nos repères n’étant pas pléthoriques, forcément on entend du Deep Purple (il y a du Ian Gillian dans les cordes vocales de Nilsson sur « An industry of murder »), du Led Zep of course (« The suits… »), un peu de Doors (« Seven Seven »), quelques soli un peu patauds à la Sabbath, etc… Musicalement c’est carré, bien fait, sincère, et l’enveloppe musicale a tout pour nous séduire : un gros classic blues rock bien heavy… Tout bon.

Pour autant, je pondère mon enthousiasme : même si ce n’est pas l’actu, j’aurai préféré chroniquer ici « Hisingen Blues », car pour moi ce “Lights Out”, même s’il affirme haut et fort l’identité du groupe, ne dépasse pas son prédécesseur en terme de jouissance pure. Déjà, « Lights out » est un peu « light » (désolé du jeu de mot pourrave), dans le sens où il dure moins de 40 minutes pour 9 titres ; forcément on en voudrait plus. Ensuite, plus de la moitié des titres sont soit des mid-tempi, soit carrément des balades. Tout aussi splendides que soient ces dernières (ce qu’est « Slow motion countdown »), le coefficient headbanging descend un peu sous la moyenne. Je suis bien conscient que ce jugement est non seulement subjectif mais aussi conjoncturel : je pense sincèrement que dans un autre timing (après s’êtres repassé l’intégrale Slayer saupoudrée d’un peu de Meshuggah par exemple), la galette couleur d’ébène de Graveyard enverrait du rêve à revendre. Mais côté boogie, rythmiques galopantes, il y a un petit manque qui pénalise un peu l’équilibre de cet album. En revanche, la qualité du travail de composition laisse rêveur : rarement une telle intensité est apportée à des titres aussi diversifiés. Bref, un très gros potentiel, espérons juste que nos loustics feront un peut plus craquer les têtes d’ampli pour leur prochaine livraison.
A noter pour l’anecdote, derrière la pochette d’album la plus foutage-de-gueule de 2012, un vrai effort de packaging apporté par le groupe à l’objet CD (dans mon cas), avec goodies, digipack, CD imitation vinyl, etc…

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