“Flores de sangre” est le premier album de Greatdayforup que j’ai l’occasion d’entendre, et je pourrai conclure cette chronique ainsi : ça me donne envie d’en écouter plus.
Avant de conclure, je vais essayer de vous décrire la musique de Greatdayforup. Les premières minutes les voient lorgner franchement vers le côté Metal de la Force. Ce qui n’est pas forcément déplaisant d’ailleurs : c’est heavy, bien balancé, ça dépote de manière assez remarquable (rarement trouve-t-on morceau plus catchy que “Taste of the wasted”), c’est très bon. Et puis petit à petit, le quintette ricain lorgne vers des sentiers franchement plus stoner. Rien de franchement psychédélique ou doomesque, mais du bon stoner “à l’américaine”. D’abord par touches insidieuses, puis par morceaux complets, aux penchants atmosphériques, lancinants, fuzz parfois, de plus en plus présents. “To the limit” est à ce titre assez éloquente, lente mais lardée d’assauts guitaristiques graves et poisseux, que l’on croirait issus du premier album de Down ! D’autres morceaux penchent furieusement vers le hardcore new-yorkais qui a certainement en partie bercé les jeunes années de nos lascars, le punk parfois (“Deme Su Coolo”), mais au final, le fil rouge reste stoner : toujours un retour vers ces rythmiques lancinantes, ce son de gratte bien crade, qui deviennent typiques du stoner “américain” (finalement le moins “orienté 70’s”, si on y réfléchit bien).
GDFU navigue clairement en eaux connues, balisées, sous influences assurément, mais finalement avec une assurance qui force à l’admiration. Ca joue bien, très bien même, et la prod est nickel (voir la variété de sons de grattes, qui apporte une identité propre à chaque morceau). J’ai parfois un peu plus de mal avec les vocaux : Mike Langone n’est pourtant pas manchot, il est doté d’un organe aux multiples facettes, qui feraient pâlir plus d’un chanteur. Pourtant l’abus d’effets sur sa voix rend certains morceaux difficilement digérables (“R.I.S.E.”), c’est dommage.
Mais le reste est nickel. “Flores de sangre” est un album plaisant, de ceux qui se dégustent encore après plusieurs rasades, qui se découvre avec le temps. Il ne révolutionnera sans doute pas les courants de musique que nous apprécions ici, et pourtant il surfe dessus de manière insolente, et propose simplement une douzaine de bons titres. Je recommande chaudement.
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