X

Green Lung – Black Harvest

En quatre ou cinq ans, Green Lung s’est installé dans le paysage underground et a donc choisi le meilleur vrai label de genres underground pour sortir sa seconde galette, Svart records. Un très bon moyen de s’installer dans le temps, d’autant plus que les labels susceptibles de sortir ce genre de musique de nos jours ne se comptent pas sur beaucoup de doigts.

Si vous ne connaissez pas Green Lung (“Poumon Vert”), son sobriquet pourrait vous induire en erreur en imaginant un groupe dans la veine de gros lourdauds consommateurs d’herbe verte tels que Weedeater, Dopelord et autres joyeusetés lentes et/ou crasseuses au sobriquet évoquant largement les vertes volutes. Green Lung produit en réalité un heavy rock nerveux et rétro, mélange de vieux doom à la Candlemass ou Count Raven, partageant avec ce style de groupes cet effort particulier apporté aux vocaux, le chant de Tom Templar ici se révélant dès les premières écoutes être l’un des éléments les plus marquants de la musique du groupe : avec son timbre subtilement nasillard et ses envolées surprenantes (voir “Reapers Scythe”), il marque la musique du groupe de son empreinte. Mais ses collègues ne sont pas en reste, le quintette anglais proposant une série de compos riche d’instrumentations réussies, avec une panoplie étoffée de claviers toujours pertinents (on pense aux premiers Spiritual Beggars aussi), de la guitare sèche (le très beau “Graveyard Sun”) ou énervée (“Doomsayer”, “You Bear the Mark”), en rythmique mais aussi en soli : quelle joie régressive de voir cet exercice aussi futile que ringard trouver une place aussi remarquable ! Scott Black, seul 6-cordiste de la formation, brille de mille feux sur tous les fronts guitaristiques.

Au bout d’une demi-douzaine d’écoutes, les compos gagnent une sorte de familiarité, elles se frayent une place dans notre inconscient pour devenir des sortes d’évidence. Le fruit d’une production remarquable aussi, qui se permet de donner du clinquant et un son moderne à une recette old school.

On est donc face à un album dont la qualité et la richesse croissent au fil du temps, un disque dont on ne se lasse pas, qui satisfera autant les amateurs de vieux doom psych que ceux de retro rock à la sauce “allemando-scandinave” de la dernière décennie, le tout baigné dans une énergie qui emporte l’enthousiasme de quiconque se présente avec un esprit un peu ouvert. Une bien belle rondelle ma foi.

Note de Desert-Rock
   (8/10)

Note des visiteurs
(9.33/10 - 6 votes)

(Pour donner votre note,
cliquez sur le nombre de cactus voulus)