Le premier album de ce groupe suédois m’avait littéralement subjugué en son temps (1999). Le fort ancrage blues qu’il était parvenu à renouveler de manière très originale s’est quasiment évanoui ici. L’orientation heavy-prog qui semble désormais privilégiée par Half Man n’occulte que trop le caractère céleste de la voix de Janne. Celle-ci ne trouve à s’exprimer que dans de trop rares morceaux qui renouent alors subrepticement avec sa grandeur passée. Curieusement, l’ossature de ces morceaux a été empruntée à Franck Zappa, John Lee Hooker et à un blues traditionnel chanté a capella. Non pas qu’il s’agisse d’un mauvais album, loin de là. Un titre comme « Grass stains » d’où émerge l’harmonica est une réussite incontestable. Simplement, il manque ce trait de génie, cette inspiration, ce petit plus qui permettrait à mes oreilles de s’extasier. A trop s’éloigner des rivages du Mississippi, la musique de Half Man s’est refroidie. Espérons qu’il ne s’agira que d’une éphémère erreur de cap.
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