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Hermano – …Into The Exam Room

Troisième galette pour Hermano, pas la moins attendue. Pas la plus mauvaise non plus. Inutile de vous faire languir, si vous avez apprécié “Dare I Say”, vous aimerez ” Into The Exam room”. En revanche, si vous espériez un retour en grâce vers la période de “Only A Suggestion”, pas la peine de rêver.

L’album commence donc par un brûlot que beaucoup connaissent déjà via la page myspace du groupe, “Kentucky” : pas vraiment “neo metal”, ce titre au riff sec bastonne quand même pas mal. “Exam room”, qui suit, ressemble juste à un exercice de style, original et pas forcément raté, et il reste en mémoire après seulement 2 à 3 écoutes.
On croisera à partir de là trois types de compos sur cet album :
– les morceaux plus lents, proches des power balads (de l’acoustique au très électrique), sur lesquelles Garcia pose ses lignes de chant suaves et chaudes : superbement gaulées, bien jouées, au final, on préfère quand même les morceaux avec plus de pêche (“Dark Horse II”, “Out of key”, “Hard working wall”)
– les mid tempos rageurs : le groupe sait qu’il excelle tout simplement sur cet exercice. Les riffs sont acides; les rythmes lancinants (voir l’impeccable “Left Side Bleeding”), les arrangements nickels. Vraiment, Hermano n’a rien à prouver sur ce terrain, ils maîtrisent ces compos à la perfection : riffs, breaks, soli, chœurs, tout est impeccable. (“Don’t call your mama”, “Adoption boy”)
– les morceaux plus pêchus, giclées metal bien fournies, dernières cartouches dont Hermano a gardé la marque de fabrique. Même si cette dernière catégorie, la plus jouissive aussi, ne représente pas la majorité des titres de l’album, loin s’en faut, des morceaux comme “Our desert home” dépotent quelque chose de bien. Que le “revenant” Mike Callahan soit à l’origine du riff “support” de ce dernier titre ne surprendra pas ceux qui, comme moi, voient en ce jeune guitariste discret l’un des plus grands maîtres riffeurs metal de la nouvelle génération.

Au final, on regrettera dans cet album la trop forte proportion de tempos intermédiaires, qui rendront notamment le “ventre” de cet album (les morceaux du milieu) un peu mou. En revanche, les amateurs de mélodies, de compos hard rock aux petits oignons, y trouveront plus que leur compte !
Quid des amateurs de stoner ? Ne nous leurrons pas, ce n’est pas parce que Garcia a fait partie de Kyuss qu’il porte le “sceau sacré” sur tout ce qu’il a touché depuis : Hermano n’est pas un groupe de stoner, et ils le confirment avec cet album.
Concernant l’évolution du groupe, il faut aussi se faire une raison : tandis qu’en 1997/1998 Hermano représentait le projet le plus bandant de la planète, il est devenu avec ses deux derniers albums un groupe, avec des musiciens dédiés : plus professionnel, plus carré, on gagne en confiance en soi des musiciens (plus mûrs aussi) ce que l’on y a perdu en rage et en “urgence”. Ce n’est ni une perte, ni une évolution “naturelle”, simplement un constat sur un autre contexte musical, qu’il faut accepter. Tant qu’ils font toujours des albums bien foutus.

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