Les amateurs de sons fuzzés ne seront pas étonnés de retrouver, une fois n’est pas coutume, un disque estampillé du logo de Riding Easy Records, dans les pages virtuelles de Desert-Rock. La petite entreprise d’Hermosa Beach continue sans relâche son travail de dénicheur de talents et le moins que l’on puisse dire c’est que Daniel Hall a eu le nez fin au moment de signer Holy Serpent, inconnus Australiens devenus sa 46ème publication.
Il y a quelque chose d’énervant dans l’histoire d’Holy Serpent. Jugez plutôt : le groupe se forme en 2014 à Melbourne et c’est en tombant sur la vidéo de leur premier concert que la tête pensante de Riding Easy tombe sous le charme et décide de les signer. En résumé quatre petits cons, à peine pubères et venant de l’autre bout du monde, se retrouvent instantanément propulsés sur le devant de la scène grâce à une vidéo postée sur le net. Je vous avais prévenu, c’est insupportable. Mais ça serait oublier un élément fondamental que de juger Scott Penberthy et sa bande sur cette insolente (donc forcement louche) réussite : leur musique est magistrale.
Visiblement influencé par Sleep, dont ils semblent avoir hérité de la science de l’hypnose en apesanteur, Holy Serpent se démarque de la masse par son goût des choses bien faites, tartinant de psychédélisme son petit lot de titres taillés à même le gras. On appelle ça heavy psych et cette étiquette leur va comme un sticker Black Sabbath sur un skate board. Rappelant parfois Uncle Acid pour les voix et quelques harmonies de guitares, l’esprit (embrumé évidemment) tourné vers les 70’s, Holy Serpent n’invente rien et c’est tant mieux : le quatuor se contente de proposer un premier album passionnant et maitrisé, à l’image de « Shroom Doom », la pépite psychotrope de l’opus.
Sortir un album d’une telle teneur en moins d’un an d’existence est une chose plutôt rare. De deux choses l’une : soit il s’agit d’un one shot et il restera remarquable, soit cet opus en appelle d’autres encore plus inspirés. Il faudra alors laisser un peu de place pour Holy Serpent dans sa discothèque et sur sa veste à patch.
Point Vinyle :
Riding Easy est un fan acharné du vinyle, que dis-je : le Ali Baba du format. Dans la grotte de Daniel Hall, plus de 2000 LPs de Black Sabbath attendent sagement de se faire passer un diamant au sillon.
Pour ce qui est du premier opus d’Holy Serpent, il y a eu deux pressages :
– Le premier propose 100 disques transparents, version Die Hard, avec pochette en 3D, 200 violets, 300 en vert et 400 en noir.
– Le second pressage est fait de 250 vinyles en résine rouge et 250 en orange, tout simplement.
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