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Horsehunter – Caged in Flesh

– Appelez le barman je vous prie

 

– Du Doom s’il vous plaît

– Oui, monsieur.

– Attendez. 3 mesures de Doom, 1 de Stoner, 1/2 de Sludge, au shaker, servi glacé avec un zeste de Postcore très fin.

– Oh. Monsieur désire un Horsehunter alors. Je vous recommande leur Caged in Flesh distillé en avril.

– Très bien, je vous fais confiance.

Vous ne le regretterez pas ! Trois ans que le quatuor existe et voilà leur première cuvée qui nous débarque de Melbourne. Deux ans que le process de composition/enregistrement est en mouvement. Peaufinés, travaillés, ciselés, ornementés, les morceaux puent le jam maîtrisé. Avec des ouvertures pour rien d’autres que Sleep, High on Fire, Conan et plus comme affinités, on peut dire que les Australiens frappent fort pour un début. Sorti à l’origine en auto-prod début septembre 2014, le label New-Yorkais Magnetic Eye Records ne les a pas laissés filer sous leur nez, et on les en remercie.

Avec une vraie dimension progressive, chaque titre relève d’un doom épique qui s’abreuve aux fleuves des courants flirtants à ces côtés. L’usine à riffs australienne ne tarie pas le long des 43 minutes de l’album. Au fil des verres, le cocktail se fait plus ou moins mordant. Carrément velu comme un stonehead en chemises carreaux (« Stoned to Death »), l’amertume se fait plus présente sur des breaks aux limites du sinistre (« Caged in Flesh »). L’approche aux portes de l’atmosphérique tire par le haut l’ensemble de ce doom poisseux. Une même chanson vous y menant plus ou moins près, pour toujours vous rattraper et vous plonger dans les tourments des riffs les plus cossus.

Une gorgée « Nightfall », aux milieux de ce dédale de compositions alambiquées et torturées (les trois principaux morceaux oscillant entre 10 et 16 minutes), permet d’affirmer les effluves plus progressives de l’œuvre au risque sinon de tomber dans une surenchère de doom harassant. Ca déborde de bons plans et de bonnes idées rendant le tout très riche. En bouche ça rappelle des mixtions façon Yob et autres miscellanées du type Neurosis,  Shrinebuilder et consorts. Vous voyez, que du recommandable.

 

– C’était un ravissement. Délectable avec une pointe d’amertume.

– Monsieur m’en voit ravi.

– J’en reprendrai une tournée.

– Monsieur est connaisseur. Une fois que l’on y a goûté, on n’a envie de rien d’autre.

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