House Of Broken Promises (HOBP pour les intimes) a commencé comme un passe-temps, un échappatoire aussi de la part du binôme le moins célèbre des mythiques Unida : alors que les fans se focalisaient sur la paire Kyuss-ienne du combo (Garcia & Reeder), Mike Cancino et Arthur Seay ont vite trouvé en HOBP un vecteur parfait pour continuer respectivement à marteler les fûts et abattre les riffs pendant les périodes « off » de Unida. Grand bien leur en a pris : gagnant progressivement en maturité, le trio californien s’est développé là où Unida est devenu un tas de cendres, et le groupe abat le bois aujourd’hui sur la route avec une renommée croissante.
Les premiers rondins ne tardent pas à tomber et avec un furieux « Blister », HOBP introduit en force un album chargé de plusieurs bombes du même tonneau. Avec des riffs joués « à la Zakk Wylde », et des passages aussi furieux que les regrettés Alabama Thunderpussy, ce titre annonce une rondelle qui ne va pas s’arrêter en si bon chemin. « Obey The Snake » qui prend la suite est sympa, mais lorgne franchement trop sur AC/DC pour être apprécié en totalité. Passons rapidement pour se consacrer à une poignée de titres qui remontent bien haut la barre du stoner metal incandescent, un hommage vibrant aux plus furieux combos du genre, sans concession mercantile (belle prouesse). « Justify », « Broken Life », « Walk on by », « Ladron », les titres les plus furieux défilent , portés par une rythmique au taquet : Eddie Plascencia n’a pas la grâce über-heavy de Scott Reeder, évidemment (quoique, « Buried Away » est soutenu par un son ronflant que l’ancien bassiste de Kyuss n’aurait pas renié), mais il suit les frappes de mules effrénées de Cancino avec une belle efficacité. Et le bougre abat un boulot remarquable derrière un micro, où ses vocaux légèrement rocailleux font mouche, crachant ses glaviots furieux sans retenue. Arthur Seay portait clairement le son de Unida, et cela s’entend ici : véritable MVP de cette galette, l’homme est partout, et assure sur tous les fronts, qu’il s’agisse de ses riffs impeccables, de ses rythmiques acérées, de ses soli parfaits (un paquet ! C’est assez rare pour être noté). Il est présent à tous les étages, si bien qu’on a du mal à penser que le trio ne comporte qu’un seul guitariste.
HOBP a trouvé avec Small Stone un hôte impeccable pour sortir sa première galette. Un premier album qui rend enfin « tangible » ce groupe qui jusqu’ici ne paraissait pas dépasser le stade de second couteau. Belle erreur d’appréciation : HOBP accouche d’un brûlot jouissif, fun et décomplexé. Le genre abordé, un gros metal aux relents stoner assumés, fait mouche et surtout détonne dans un paysage musical parfois trop formaté. Après plusieurs écoutes, le plaisir est toujours là, et on est rassurés, car on en attendait beaucoup, forcément.
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