Sans titre, sans contact, sans photos des membres du groupe, sans aucune info quant à son enregistrement, sans artifice, sans ballaste et sans gêne la première pierre que ce groupe originaire de Caen apporte à l’édifice du stoner tourne depuis un bout de temps déjà sur ma platine sans aucun complexe. Formé en deux-mille-quatre dans la région normande (si mes notions de géographie française ne sont pas trop altérées), ce groupe compte en ses rangs Fred au chant, Adrien et Vilfrid à la guitare, à la batterie et aux cœurs, Mathieu à la guitare, à la basse et aux cœurs ainsi que Xavier à la basse et à la guitare.
Citant les mythiques Kyuss, Masters Of Realtiy, Beaver et autre Queens Of The Stone Age comme influences musicales, le quintette s’est autoproduit durant l’été deux-mille-cinq. Cette session leur a permis de mettre en boîte neuf titres de bon gros stoner qui tache !
Cette rondelle argentée au son propre débute sur le groovie “Flesh And Bones” aux relents stoner très psychédélique. S’ensuit une bonne plage intitulée “Shoot The Pop” assez proche des compos planantes de Masters Of Reality avec une touche bien désuète au niveau des sons et quelques envolées lyriques assez proche de celles de Josh sur “Go With The Flow”. Dans un style assez envoûtant, ce titre est du tout bon et n’est pas une copie conforme des plans mitonnés par les formations de Palm Spring. Difficile de quitter le second morceau pour se consacrer à l’écoute du suivant. Le suivant c’est “A Spit” qui est mené tambour battant avec des riffs rapides à la sauce Queens Of The Stone Age. Un peu plus heavy “Strange Days” c’est un peu la réponse française à “Ode To Clarissa” avec des vociférations semblables à celles que peut pousser Nick Oliveri. Nettement plus aérien, “So Sweet” est un titre basé sur un plan répété inlassablement jusqu’à l’entêtement en accélération permanente ; débutant en version feu de camp, il se termine pied au plancher à la limite du chaos sonore. Son successeur nommé “Beware” alterne des plans semi-acoustiques à la Orquesta Del Desierto avec des plans nettement plus rock’n’roll proche d’Hermano. J’avais craint une grosse prise de tête avant d’entamer “Masturb Your Mind”, mais ce titre n’a rien d’un plan alambiqué, il s’agit d’un ovni sur ce cd : une longue succession de plans glauques soutenant une partition vocale caverneuse qui ne m’a pas fait forte impression en comparaison des autres sons proposés. On zappe pour l’avant-dernier titre “Defaced Street Light” qui est hypnotisant à souhait avec ses grattes très en avant sur une rythmique assez basique à l’image de “Big Sky Theory” de Dozer. Le dernier chapitre de ce premier jet renoue avec les influences californiennes de “Leg Of Lamb” des reines et il s’intitule “Make Up”, tout y est douceur et volupté à l’exception de quelques soli bien sentis qui donnent un peu de relief à cette composition assez sourde.
Bien que les influences de cette formation soient clairement orientées vers un style spécifique, ses compositions ne sont pas pour autant des copier/coller de ce que livre régulièrement les stars de la scène étasunienne et cette première livraison à tout pour séduire. Vivement la suite.
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Chris
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