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Josiah – We Lay On Cold Stone

Josiah a connu sa période de plus forte activité au début du siècle, où ils ont enchaîné quelques albums très discrets, la plupart chez Elektrohasch, label bien connu – et pour cause – pour héberger les productions de Colour Haze, moins connu en revanche pour son rayonnement promotionnel, malheureusement. Probablement enfanté dans le mauvais pays (le groupe est anglais, à une période où le stoner européen est barycentré sur le plateau sud – Italie, Espagne… – ou en scandinavie) le groupe ne parvient jamais à émerger à un niveau de notoriété auquel il pourrait prétendre. Usé, le duo Bethancourt / Beasley (autour desquels plusieurs batteurs ont gravité au fil du temps) plie les gaules au bout d’une petite décennie… pour finalement décider de se reformer dix ans plus tard. Ayant capté l’attention du label américain Blues Funeral, ils parviennent donc sur notre platine avec une nouvel album, leur cinquième.

On est rapidement capté par l’instrumental « Rats (to the Bitter End »), séduisant autant par sa variété que par sa séquence mélodique de base. Les choses sérieuses commencent avec ce « Salwater » à la très maline base rythmique. On se dit que ces zicos ont compris une chose ou deux en terme d’accroche. Le constat se confirme vite avec « Let the Lambs see the Knife » lancé par une rythmique robot rock et une ligne de chant dont vous aurez du mal à vous débarrasser. Petit moment étrange que cette transition avec l’instrumental « Cut Them free », basé sur une partition rythmique à 90% identique, donc en parfaite continuité… Les gars ont dû se dire que quand on tombe sur un tel filon il serait dommage de ne pas l’exploiter 5 minutes de plus… L’occasion de pousser le titre dans des retranchements jam / psych / kraut pas désagréables…

Les compos suivantes sont à l’avenant, en tous points : couillues, imaginatives et originales, à l’image de ce « (Realise) We are not Real » de presque onze minutes empruntant autant à Hawkwind qu’à Amon Düül ou Grateful Dead, l’ensemble renforcé d’une prod fuzzée un peu modernisante, le tout étiré dans tous les sens (jusqu’à se frotter aux limites du raisonnable parfois)… Le morceau le plus « classique » vient conclure la galette, le riffu « The Bitter End », qui permet de clôturer ces 40 minutes sur une touche efficace, sans chichi, laissant un bon goût en fin de bouche…

We Lay on Cold Stone s’avère donc un disque de psych rock très intéressant, qualitatif, efficace et audacieux, voire original, sans être révolutionnaire. Tout à fait pertinent musicalement dans notre époque, reste à voir si Josiah parviendra à réunir les conditions d’une véritable reconquête : il a le potentiel pour figurer dans les groupes « en vue », devrait même être aidé par son bagage historique et sa légitimité dans le genre, mais il devra pour cela s’activer notamment sur la scène live.

 


Note de Desert-Rock
   (7.5/10)

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