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Kal-El – Dark Majesty

Que dites-vous ? Vous entendez un lourd son infusé au fioul pour moteur spatial ? une voix qui s’élève jusqu’aux étoiles du firmament, le tout présenté par un artwork digne d’une affiche de midnight movie des années 70 ? Pas de doute, vous êtes dans le sillage de Kal-El. Un peu plus d’un an après la sortie du très bon Witches of Mars, le quintet basé en Norvège nous emporte à nouveau dans les profondeurs galactiques avec sa dernière production : Dark Majesty.

Pour l’occasion, changement de crémerie. Après des années de bons et loyaux services chez Argonauta Records, c’est désormais Majestic Mountain qui a le privilège d’officier avec l’équipe du capitaine Ulven. Ensemble, les cinq larrons nous régalent de huit pistes de leur stoner interstellaire, dont « Mica », « Dark Majesty » et « Spiral » étaient déjà accessibles respectivement en janvier, juin puis aout.

Côté son, on se retrouve très vite en terres conquises. Des grattes ultra-fuzzées enchainées à une section rythmique au groove ne tolérant rien d’autre que d’amples hochements de têtes. Bon, rien de nouveau sous le soleil, même pour une galaxie aussi lointaine me direz-vous ? Ce n’est pas faux… Car ce qui fait véritablement la patte de Kal-El, ce pour quoi l’on est capable de l’identifier en un claquement de doigts, c’est la voix. Ce chant proche d’un Ozzy Osbourne les testicules coincés dans un étau et les yeux brillants d’un feu sacré. Elle plane au-dessus de la masse agitée des instruments comme le vaisseau orbitant autour du trou noir à des vitesses proches de celle de la lumière.

Avec une prod comme celle-ci, difficile de ne pas tomber sous le charme, elle s’avère monumentale, tout comme le mix qui permet d’envoyer de la lourdeur sans pour autant perdre les instruments dans un imbroglio sonore dégueu. Comme quoi pour faire du sale, c’est important d’avoir du matos propre. En revanche, côté « rythme », l’album a tendance à perdre de son souffle sur la longueur. J’ignore si cela s’avère davantage lié aux écoutes successives répétées qu’à un véritable défaut d’écriture, mais le ressenti demeure. Si « Kala Mishaa » apporte une réelle fraîcheur via sa narration riche, en dépit de ses dix minutes, « Vimana » laisse un sentiment de trop-plein, de saturation. L’une des deux semblerait presque en trop. Que l’on s’entende, cela reste un merveilleux mélange de riffs écrasants, de voix mélodieuse, entraîné par une basse féroce, et entrecoupé de sections plus calmes. A priori, rien à déplorer donc. Hélas, il n’en reste pas moins que même le plus réussi des groove mid-tempo peut souffrir de quelques longueurs.

En soi, cela ne retire rien à la beauté de l’odyssée spatiale que propose Kal-El. Comme « Temple » l’illustre si bien, le groupe maîtrise sa recette et continue d’emporter les oreilles curieuses dans une aventure épique qui sait se renouveler tout en conservant ce qui fait son identité. Un album à écouter, les yeux fermés, l’esprit orbitant autour de Sagittarius A pendant que les secondes se transforment en heures, et les heures en siècles de contemplation.

Note de Desert-Rock
   (7/10)

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