Nous avions laissé les Norvegiens de Kal-El quelque part entre Coachella Valley et la nébuleuse d’Orion avec un précédent album qui jouait plutôt pas mal du côté du Stoner à tendance hyper espace. Le quartet revient cette fois avec un nouvel album intitulé Witches of Mars et une variation de line-up pour la guitare. Compte tenu de la facture du précédent album il eut été dommage de ne pas laisser traîner son oreille du côté de celui-ci.
Du point de vue de l’artwork, l’album s’adresse toujours aux fans de Si-Fi old school. Du côté de la musique, cette fois Captaine Ulven a emmené son équipage sur la planète rouge et le sol y est généreusement désertique. Gratte aride, riffs accrocheurs comme du granit, Kal-El fait une fois de plus le job pour se qualifier dans la course Stoner. La voix du Capitaine apporte toujours une touche Space/Psyché à la galette.
Soyons francs, l’environnement ne varie pas trop depuis Astrodoomeda. On se retrouve dans l’espace, les compos poussent toujours comme une bonne paire de booster sous son siège. Pour autant en surface quelques plaisantes mignardises attirent l’attention. Le titre “Anubiuous” fini par fondre les instruments en magma pour ne faire ressortir que la voix. L’intro de “Witches of Mars” nous offre le murmure de sorcières aux gorges de goules sur fond de percussions tribales avant que le tout ne monte dans des tours fort classiques.
Cette plaque contient donc un savoir-faire. Le swing fuzzé de Kal-El garantit toujours des morceaux à péter des nuques en live et l’âme de Kyuss est toujours bien présente, comme en témoigne l’intro d’”Incubator” mais avec une touche qui assombrit le tableau juste comme il faut pour offrir une ambiance inquiétante et alourdie.
Le morceau le plus barré dans le psychédélisme, “Moon Unit” est comme une divagation en plein soleil où sous l’effet de psychotropes qui annonceraient alors bien logiquement la conclusion de l’album avec une reprise réjouissante de “Cocaine”. Le quartet apporte au titre de JJ Cale une lourdeur plaintive où la gratte prend en assurance jusqu’à la déstructuration. Il est à noter ici que Kal-El deviendrait coutumier de la reprise puisque le précédent album se clôturait lui par une cover de “Green Machine” de Kyuss.
En conclusion de mes écoutes de Witches of Mars, je ne saurai que trop vous recommander d’aller faire un tour une fois de plus dans le vaisseau de Kal-El, ici pas de kryptonite, juste du bon son et une marque de fabrique qui s’installe gentiment dans l’orbite de la planète Stoner.
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